Sotchi : "Je suis un miraculé", explique Pierre Vaultier, médaillé d'or en snowboard
INVITÉ RTL - Le médaillé d'or de snowboard cross, Pierre Vaultier, est revenu sur un parcours incroyable qui l'a envoyé au sommet.
C'est la surprise de la journée, le grand frisson vécu un peu avant 9h en France, lorsque un garçon blessé au genou franchissait en tête la ligne d'arrivée du snowboard cross, rapportant une médaille d'or au clan tricolore. Pierre Vaultier a vécu une matinée où tout s'est déroulé sans accroc, prenant les commandes de la finale pour ne pas risquer la chute, une stratégie payante, qui a envoyé le skieur de Briançon au panthéon sportif.
Quelques heures plus tard, quelques minutes avant de recevoir sa médaille d'or et d'entendre la Marseillaise, les yeux humides d'émotion, le Champion olympique était l'invité de RTL soir. Bien entendu, dans de tels moments, le Béotien se demande toujours si le sportif a conscience de son exploit. "Pas du tout, pour réaliser il va falloir
quelques jours. Je suis sur un nuage", a confessé celui dont la participation aux Jeux n'était pas acquise il y encore peu de temps.
J'ai doublé le miracle avec la médaille
Pierre Vaultier
Blessé au genou fin décembre, Pierre Vaultier se voit diagnostiquer une rupture des ligaments croisés du genou. "Je suis un miraculé. Le fait d'y être (aux JO) était un miracle, et j'ai doublé le miracle avec la médaille", a-t-il expliqué. En effet, alors que l'opération semblait inévitable, le privant de facto du voyage à Sotchi, le Français choisit une autre solution. " C'était une rupture totale qui pouvait se transformer en partielle si le ligament se cicatrisait", a-t-il détaillé à Marc-Olivier Fogiel.
Et c'est ce qui s'est passé, tout en sachant qu'il faudrait ensuite passer de longues semaines à travailler en rééducation du genou et multiplier les soins, pour garder une chance de participer aux Jeux. S'ensuivent alors des semaines à serrer les dents, avec un genou "plus gros que mes deux genoux réunis, et avec pas
mal de douleur", nous dit-il.
J'ai un peu pleuré comme une madeleine
Pierre Vaultier
Et durant ces longs moments en rééducation, il a fallu aussi s'occuper d'une petite fille de 10 mois, car la compagne du snowboardeur aussi s'était cassée la jambe quasiment en même temps. Toutes ces difficultés auxquelles il a repensé en passant la ligne d'arrivée, devant tout le monde. Tout ces "moments difficiles où je baisse les bras" se rappelle-t-il. "J'étais prêt à jeter l'éponge, c'est un pur soulagement à l'arrivée, les nerfs lâchent, j'ai un peu pleuré comme une madeleine".
Une joie partagée dans l'aire d'arrivée avec son compère, Paul-Henri Delerue, finalement quatrième, mais qui a été dans le coma un mois auparavant. "C'est la course des miraculés. Polo, ça fait
quelques temps qu'il a des galères. Même s'il n'est pas récompensé parce qu'il
est au pied du podium, il est sportivement récompensé", pense Pierre Vaultier. Aujourd'hui, et même si une protection au genou et quelques douleurs lui rappelle sa galère, il n'en garde que le dénouement heureux. Ça été des moments
assez incroyables, mais on en est sortis sains et saufs et le sourire aux
lèvres". Chapeau bas.
