Six points de retard sur le leader, déjà deux défaites en championnat et un très mauvais nul concédé au Parc des Princes contre un Olympique de Marseille absolument inoffensif. Quatre mois après son arrivée au Paris Saint-Germain, Unai Emery se trouve en difficulté car il peine à trouver un vrai bon rythme de croisière, aussi bien d'un point de vue des résultats que dans les prestations affichées. D'un match à l'autre, difficile en effet de voir de vraies évolutions collectives convaincantes. "On a perdu des points. Il faut aller chercher la tête du classement. On en est conscient. Il y a beaucoup de choses à améliorer, on le sait aussi", a ainsi reconnu Maxwell après le 0-0 contre l'OM.
En l'état, il serait injuste de parler de la fameuse crise automnale, car la route est encore longue et que les résultats demeurent malgré tout honnêtes dans leur ensemble. Les deux précédents entraîneurs, Carlo Ancelotti et Laurent Blanc, ont eux aussi été confrontés à ce type de turbulences à leur arrivée. À chaque fois, des points avaient été lâchés contre des adversaires inférieurs sur le papier et la qualité de jeu était incertaine. Certains éléments de la gestion politique du vestiaire et des aspects du football produit laissent supposer que le Paris Saint-Germain d'Unai Emery ne réalise pas sa mue dans les meilleures dispositions.
Lorsque Laurent Blanc a été évincé pour laisser la place à Unai Emery, la direction du Paris Saint-Germain souhaitait voir son équipe adopter une nouvelle approche du football. À l'arrivée du Basque, le président Nasser Al-Khelaïfi n'a pas manqué de louer le "style spectaculaire" de son nouvel entraîneur. Une déclaration faisant évidemment écho à la fois au jeu offensif produit ces dernières années par le FC Séville mais aussi au style un peu trop ronronnant que le champion du monde 1998 avait instauré dans la capitale.
En Andalousie, Unai Emery avait pour système de jeu fétiche un 4-2-3-1 au style direct assez prononcé, s'appuyant notamment sur un meneur de jeu en retrait de l'attaquant de pointe. Si ce schéma a véritablement été vu lors du premier match officiel contre l'Olympique Lyonnais en Trophée des champions, Unai Emery a préféré revenir à un dispositif en 4-3-3, que les joueurs connaissent bien, en particulier les milieux de terrain. Ceci dit, l'équipe a tenté en début de championnat d'adopter une stratégie bien différente de ce qui se faisait par le passé. Le pressing était particulièrement intense et la recherche de la verticalité très prononcée.
Mais rapidement, face aux difficultés d'adaptation, le vestiaire a demandé à son coach de ralentir la révolution tactique et de revenir à des certitudes qui avaient le mérite d'être efficaces en Ligue 1, comme le relatait L'Équipe début octobre. Résultat : sans pour autant proposer la même chose que la saison passé, le Paris Saint-Germain a quelque rétropédalé. Quand certains y verront une certaine intelligence de ne pas brûler les étapes et de ne pas perdre la confiance de ses joueurs, d'autres y verront du temps perdu car les résultats et le contenu ne sont pas encore ceux espérés et l'impression de progrès s'est rapidement estompée.
Unai Emery préfère, lui, voir la première hypothèse. "Je me suis simplement adapté aux joueurs. (...) Je ne vois pas pourquoi j'aurais tout changé alors que cette équipe avait ses repères. Maintenant, tout en conservant les points positifs, je vais me servir de cette base pour améliorer certains aspects importants. Mais c'est très long. (...) Le football, c'est un chemin. Aujourd'hui, nous sommes ici et nous voulons arriver ici. Pour cela nous allons faire quoi ? Un saut ? Bien sûr que non, car nous avons besoin de passer par des étapes", expliquait-il dans Le Parisien à la veille du "Clasico".
Mais pour que la sauce prenne rapidement, ce qui est loin d'être le cas dans des clubs où un changement radical est souhaité, encore fallait-il avoir tous les ingrédients à disposition. Plus le temps passe, plus des lacunes dans la construction de l'effectif apparaissent. Même si Edinson Cavani affiche un total de 13 buts toutes compétitions confondues plus que correct au 24 octobre, le club souffre de ne pas avoir un deuxième buteur capable de prendre la relève à tout moment. C'est d'autant plus problématique que l'attaquant uruguayen semble de moins en moins capable de participer au jeu, ce qui serait nettement moins nécessaire s'il était soutenu par un meneur de jeu. Celui-ci aurait pu se nommer Javier Pastore, s'il n'était pas constamment blessé depuis plusieurs mois.
Avec des Jesé Rodriguez et Hatem Ben Arfa qui ont toutes les difficultés du monde à répondre aux attentes, un Angel Di Maria dont le match catastrophique contre Marseille résume presque le début de saison et un Lucas sur courant alternatif depuis son arrivée en 2013, les solutions manquent dans le secteur offensif (là où se concentrent les problèmes actuels) alors que les profils de tous ces joueurs sont similaires. Il n'est donc pas étonnant que des bruits de couloir, émanant de sources proches d'Unai Emery, laissent entendre que le staff soit à la recherche d'un milieu offensif capable d'être décisif.
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