PSG : le Parc des Princes pourrait devenir la poule aux œufs d'or du club
DÉCRYPTAGE - Le Paris Saint-Germain serait en négociations pour racheter le Parc des Princes. Un investissement qui pourrait être très rentable.
Arsenal, Real Madrid, Bayern Munich, FC Barcelone, Manchester United... Autant de noms de grands clubs de football européens dont le PSG a toujours annoncé vouloir s'inspirer, sportivement certes mais aussi en terme d'organisation et de structures. Et si le terrain avance à un rythme croissant, c'est dans le domaine structurel que le Paris Saint-Germain doit encore progresser.
Après l'étude de la construction d'un nouveau centre d'entraînement ultra-moderne, c'est désormais la question du stade qui est sur la table. Le Parc des Princes et ses quelque 45.000 places sont un superbe écrin mais, hélas, trop étriqué pour les rêves de grandeur du club des investisseurs du Qatar. Selon une information du Parisien, ses dirigeants étudient la possibilité de racheter l'enceinte mythique et serait même déjà en contact avec la municipalité parisienne, sans que l'on sache vraiment qui a entamé les démarches.
Un bel écrin trop petit pour les ambitions du club
À ce jour, Qatar Sport Investment (le fond d'investissement propriétaire du club) a signé une convention d'exploitation du stade pour une durée de 30 ans, lui permettant de moderniser le stade et d'augmenter le nombre de loges. Un investissement de 75 millions d'euros qui sera suivi d'un agrandissement du stade jusqu'à atteindre une capacité de 60.000 personnes après l'Euro 2016. Selon le cabinet Deloitte, le Parc des Princes a rapporté 64 millions d'euros en 2014. Un chiffre appréciable mais trop loin des standards de ses concurrents européens.
Quel intérêt aurait alors le PSG à acheter un stade, dont le coût pourrait être au minimum d'une centaine de millions d'euros, selon les spécialiste interrogés par le quotidien ? Il s'agit justement de faire exploser les recettes et d'installer un modèle économique plus viable avec des rentrées d'argent diversifiées et un sponsoring croissant, en accord avec les exigences de fair-play financier de l'UEFA. Les Parisiens sont actuellement loin du compte.
Arsenal, modèle de développement, dispose de l'enceinte la plus rentable d'Angleterre. En effet, l'Emirates Stadium financé sur les deniers du club, est devenu une "machine à cash". En 2014, Arsenal a disputé 31 matches à domicile pour des recettes billetterie de 111 millions d'euros, soit 3,6 millions d'euros de recette par match en moyenne. Une différence déjà imputable à la différence du nombre de places, l'Emirates pouvant abriter environ 60.000 personnes.
Diversifier les sources de financement pour plaire à l'UEFA
Le plus important est de voir quelle est la part des recettes billetterie dans les revenus globaux du club. Les Gunners s'appuient à 28% sur les revenus billetterie, là où le PSG en était à 13% en 2014. Autre exemple plus édifiant encore : le Bayern Munich a atteint 27% de ses revenus générés par son stade avec 140 millions d'euros encaissés. Surtout, le club bavarois a réussi à rembourser son stade avec... 9 ans d'avance. Une prouesse mais pas un miracle tant le cercle vertueux est implacable.
En maintenant un gros niveau sportif en passant à l'Allianz Arena, le Bayern a gardé une attractivité immense. Les matches se jouent à guichets fermés toutes l'année et les spectateurs consomment à foison les produits issus du merchandising du Deutscher Fussballmeister. Être propriétaire de son stade, c'est y créer un lieu de vie pour ses supporters avec des magasins, des bars, des cinémas et des hôtels. Tout ce dont a besoin un fan pour passer une journée ou plus, lorsqu'il vient de l'étranger.
Aujourd'hui, le PSG est dépendant de la manière dont le Qatar arrive à diversifier les moyens d'injecter son propre argent, afin d'éviter le mécénat, sanctionné par l'UEFA. Entre National Qatar bank, Qatar tourism authority et Ooridoo (opérateur téléphonique de l'Émirat), tout est bon pour déguiser le mécénat, sans y arriver complètement. En effet, l'UEFA a retoqué une partie des 200 millions d'euros de sponsoring de l'office du tourisme du Qatar, les jugeant hors marché. Diversifier ses sources de financement en passant directement par les fans, un naming pour le stade voire une augmentation du nombre de loges VIP pourraient résoudre une partie des problème du club.
