Ligue des champions : un beau succès pour le PSG, pas une grande victoire

Dans un début de saison grisâtre et alors que Laurent Blanc semblait fragilisé, les Parisiens se sont offert une victoire de prestige face au grand FC Barcelone. Un match à très haute intensité, le plus accompli sans doute de la saison parisienne, surtout face à un tel adversaire. 

Pourtant, ce n’est pas faire injure aux joueurs de la capitale de dire que leur performance n’est pas une grande victoire, un de ces exploits qui fait passer les équipes dans une autre dimension, qui les fait entrer dans l’histoire. Preuve par trois. 

Parce que ce n’était qu’un match de poule

Il y avait un dispositif exceptionnel en coulisses, des télévisions du monde entier, près de 500 journalistes accrédités et une ribambelle de stars dans les tribunes, mais ce PSG-Barcelone, aussi beau qu’ait été le spectacle, n’était qu’un match de poule. 

Contre Barcelone, le Paris Saint-Germain, qui reste sur deux quarts de finale consécutifs en Ligue des champions, a donc disputé un premier tour de Coupe d’Europe, à domicile qui plus est. Et cette donnée suffit à elle seule pour relativiser la performance des joueurs de Laurent Blanc.

Sur le terrain et dans l’attitude, le spectacle a été superbe, mais en s’imposant dans son Parc des Princes après un nul en déplacement à Amsterdam, Paris n’a fait que se remettre dans le droit chemin. 

Parce que l’objectif parisien est bien plus élevé

Les Qatariens l’ont toujours clamé : ils sont venus à Paris pour bâtir un grand d’Europe, une équipe qui, à l’instar du Barça justement, du Real Madrid ou de Chelsea, doit pouvoir viser le titre en Ligue des champions chaque saison. 

Et pour parvenir à cet objectif suprême, battre de telles équipes sera indispensable, devra presque devenir une habitude. A l’heure actuelle, Paris n’est "que" 13e au classement UEFA des clubs et un écart la sépare encore du meilleur niveau. Cet écart, la performance face à Barcelone doit permettre de commencer à le combler. Mais la route est encore longue. 

La victoire face à un Barça très impressionnant depuis le début de saison, génial par séquence au Parc des Princes, peut et doit servir de référence au XI parisien et lui permettre de lancer sa saison. 

Mieux, les joueurs de Laurent Blanc ont rassuré. Ils ont montré de façon éclatante qu’ils n’étaient pas rassasiés de titres et qu’ils pouvaient encore fournir des prestations remarquables. Mais pour que leurs ambitions soient comblées cette année, il faudra rééditer ce genre de performance. Et surtout dans les matches qui comptent, au printemps par exemple. 

Parce que les leaders parisiens n’ont rien montré

Face au collectif barcelonais, Paris se voyait offrir un défi de taille. Et si les Parisiens l’ont relevé en équipe, les têtes de gondole du club de la capitale n’ont pas forcément eu l’occasion de prendre la vague pour oublier un début d’année compliqué. 

Si Marco Verratti a enfin inscrit son premier but, Blaise Matuidi a retrouvé ses troisième et quatrième poumons et Marquinhos a confirmé qu’il faudrait compter sur lui, le trio de stars du PSG n’a pas eu la même réussite. 

Blessé depuis un match amical contesté contre Naples, Thiago Silva s’est contenté de suivre la rencontre en spectateur. Une occasion manquée pour le capitaine parisien qui doit à tout prix oublier sa Coupe du monde désastreuse s’il veut guider son équipe vers ses objectifs de fin de saison. 

Egalement blessé, le symbole du PSG qatarien Zlatan Ibrahimovic a, lui, passé le match à bouder face aux caméras. La mine renfrognée, le Suédois n’a pu profiter de ce match de gala pour retrouver le chemin des filets, lui qui peine depuis plusieurs semaines et qui avait loupé son match à Amsterdam en ouverture de la saison européenne. 

Dernier membre du trio infernal, l’Uruguayen Edinson Cavani était le seul à pouvoir goûter au terrain. Mais pour lui aussi, la soirée aura été compliquée. Comme souvent depuis son arrivée à Paris, l’ancien de Naples a plus brillé en défense que sur le front de l’attaque. Et comme à chaque fois qu’il est aligné en pointe, il n’a pas été capable de prouver qu’il méritait cette place si convoitée. 

Laurent Blanc et sa troupe sortent donc rassurés de l’arène. Ils ont fait rêver leurs supporters le temps d’une soirée, écarté les doutes sur leur niveau et leur motivation. En clair, la machine parisienne s’est offerte le luxe d’un second départ, une chance de réussir brillamment leur saison. 

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