Coupe du monde féminine 2015 : Philippe Bergeroo, un homme de sélections pour diriger les Bleues
PORTRAIT - L'ancien international français, passé par les sélections de jeunes au cours des années 2000, doit mener l'équipe de France, engagée dans le Mondial canadien.
Rien ne prédestinait Philippe Bergeroo à devenir sélectionneur de l'équipe de France féminine de football. C'est pourtant lui, l'ancien entraîneur du Paris Saint-Germain qui emmènera la sélection française au Mondial qui a débuté samedi 6 juin au Canada. Les Bleues entraient en scène ce mardi 9 juin à 19h face à l'Angleterre, emmenées par un homme qui a pourtant hésité à s'occuper d'elles.
Lorsque le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, lui propose de prendre la tête de la sélection féminine, l'équipe de France sort d'un championnat d'Europe des nations dont elle a été éliminée en quart de finale. "Je ne m'y attendais pas du tout, se souvient-il. J'ai dit : 'Président, donnez-moi 48 heures pour réfléchir'". Deux jours plus tard, c'est décidé : après six ans de Bruno Bini, les féminines vont être dirigées par l'ancien international français (3 sélections entre 1979 et 1984).
En tant qu'entraîneur, Philippe Bergeroo, 61 ans, dispose d'une certaine expérience et a passé la majeure partie de sa carrière au sein de la fédération. Coach des gardiens de l'équipe de France de 1990 à 1998, il dirigera également les -16 ans (2003 puis 2007-2008), les -17 (2003-2004) puis les -19 (2010-2011). Son bilan : un Championnat d'Europe des nations avec les -17 en 2004. Une sélection composée de joueurs tels que Benoît Costil, Jérémy Ménez, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa et Karim Benzema.
Une carrière au féminin
En club, celui qui a remporté l'Euro en tant que joueur (1984) n'a pas de grands succès à faire valoir. Son passage au PSG (1999-2001) démarre bien - une finale de Coupe de la Ligue et une deuxième place en 1ère division en 2000 - mais se termine mal. Il est limogé à la mi-saison 2000-2001 après une cinglante défaite 5-1 concédée contre Sedan, alors que son équipe notamment composée de Nicolas Anelka, Stéphane Dalmat, Peter Luccin, Jay-Jay Okocha et Laurent Robert occupait quelques semaines plus tôt une prometteuse première place.
L'ancien gardien ne fera pas mieux à Rennes, dont il prend les rênes en 2002 et qu'il quitte après 10 journées de championnat (une victoire). Le vent semble désormais avoir tourné pour le sélectionneur des Bleues, convoité, selon la rumeur, par Manchester City, qui aimerait le voir entraîner ses féminines à la fin de son contrat avec l'équipe de France, après le Mondial. Ça tombe bien, celui qui a porté les couleurs de Bordeaux, Lille et Toulouse pense qu'il serait "bien de terminer (sa) carrière avec des filles" mais ne confirme pas la rumeur qui l'envoie en Angleterre.
Elles me disent : 'On croit en toi'
Philippe Bergeroo à propos de ses joueuses
Mais avant de penser à l'avenir, Philippe Bergeroo doit gérer le présent. L'équipe de France nourrit de grandes ambitions et les joueuses du natif de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) semblent prêtes à se battre pour un coach qui fait visiblement l'unanimité. "Elles me disent : 'On croit en toi'. Je leur ai dit que j'avais besoin de guerrières. Elles me répondent : 'Si tu es juste, on ira à la guerre pour toi'. Ce sont des mots forts", raconte-t-il. Aux Françaises, qui font clairement partie des outsiders crédibles de ce tournoi, de traduire sur le terrain cette confiance acquise dans les vestiaires. Après les encourageantes quatrièmes places des JO 2012 et Mondial 2011, les Bleues et leur sélectionneur peuvent rêver d'inscrire enfin leur nom au palmarès d'une grande compétition.
