Coupe du monde 2014 : Krul-Cillessen, la guerre des gants n'aura pas lieu

C'est un incroyable coup de poker qu'a livré Louis van Gaal, ce samedi 5 juillet: alors que ses Pays-Bas étaient empêtrés dans le piège costaricain, le coach de la sélection Oranje a remplacé... son gardien de but titulaire par son numéro deux. Coaching gagnant puisque Tim Krul a détourné deux tirs au but et envoyé son équipe en demi-finale.

On pourrait s'attendre à un brin de jalousie mais les deux hommes assurent qu'il n'en est rien. "C'est dommage parce que, forcément, je veux jouer tout le temps. Mais c'est le coach qui décide et ça a marché. Tim a réussi deux arrêts", explique Jasper Cillessen. "Nous sommes un groupe de 23 et on veut tous jouer. Je suis heureux d'avoir suffisamment la confiance du coach pour qu'il me lance dans un quart de finale de Coupe du monde. Il n'y a pas de jalousie", lui répond en écho Krul. "Bien sûr, j'aurais adoré jouer tout le match : il n'y a rien de mieux que de représenter son pays. Mais Jasper est le numéro 1. Nous sommes trois gardiens et il n'y a qu'une place. À nous de faire de notre mieux pour qu'il reste en forme."

Krul savait, pas Cillessen

Le coup de maître de Van Gaal en a surpris plus d'un. Mais pas Tim Krul, qui assure avoir été au courant du plan. "Je savais qu'il y avait une possibilité que je rentre si on allait aux tirs au but. L'entraîneur des gardiens me l'avait dit en montant dans le bus pour le stade. Mais il m'a demandé de ne rien dire", confie ainsi le portier de Newcastle. "Du coup, j'ai regardé le match différemment, en me disant que je pouvais entrer à tout moment."

Après leur match épique, les Ticos, eux, ont été déboussolés par ce remplacement étonnant. En tout cas, c'est ce que croit le héros du jour. "Je pense vraiment que cela a eu un impact. Tout le banc adverse était étonné quand je suis parti m'échauffer. Même l'entraîneur du Costa Rica nous a regardé avec des grands yeux. Il avait l'air perplexe, en train de se demander ce qu'on faisait", assure-t-il dans un sourire. "C'est plus facile d'en parler maintenant, avec du recul, mais je suis persuadé que ça a eu un effet."

Analyse et psychologie

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Un effet renforcé par l'attitude du gardien, venu chambrer les tireurs du Costa Rica et brocardé sur les réseaux sociaux. "Je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal. Je n'étais pas agressif", se défend Krul. "Je leur ai juste dit que je savais où ils allaient tirer. Je n'ai rien fait de fou ou d'illégal. Bien sûr que j'essayais d'entrer dans leur tête. Ils étaient sous pression. Moi aussi. J'ai fait ce qu'il fallait pour gagner."

En revanche, les deux gardiens de but avouent en choeur qu'ils préfèreraient éviter de passer par une nouvelle séance de tirs au but, face à l'Argentine de Lionel Messi qu'ils affrontent le 9 juillet à Sao Paulo.