Les plus jeunes en ont peut-être entendu parler, les plus anciens y pensent inévitablement à chaque fois que le mot Bulgarie est prononcé. La dernière absence de l'équipe de France à une Coupe du monde remonte à 1994.
La catastrophe se déroule en deux temps. Leaders de leur groupe avec un point d'avance sur la Suède, comme aujourd'hui, les Bleus de Gérard Houllier peuvent composter leur billet pour les États-Unis avec un résultat nul face à Israël le 13 octobre 1993. 90 minutes plus tard, les mines sont grises. Franck Sauzée et David Ginola permettent de mener 2-1 à la pause. Mais dans les dix dernières minutes, les Israéliens marquent deux fois pour s'imposer 3-2.
Joker grillé, mais il ne faut toujours qu'un point à domicile un mois plus tard face à la Bulgarie pour accompagner les Suédois aux USA. Avant le coup d'envoi, le tube de Joe Dassin "L'Amérique" résonne dans le Parc des Princes. Éric Cantona ouvre le score (32e). Mais Emil Kostadinov égalise (37e). Dans les arrêts de jeu, au terme d'une contre-attaque éclair, celui qui évolue alors au FC Porto brise le rêve bleu.
Au cauchemar, au gâchis de la génération Cantona-Papin, s'ajoute une cicatrice toujours pas complètement refermée des années plus tard : Gérard Houiller traite Ginola de criminel. Sa faute ? Un centre trop long près du coin de corner à droite des buts bulgares. 24 ans plus tard, Didier Deschamps a assuré ne pas croire aux "fantômes". Mais dans l'inconscient collectif, la seule présence d'un Kostadinov, Georgi (aucun lien de parenté avec Emil), dans cette sélection bulgare 2017 renvoie forcément à cette triste époque.
Plus prosaïquement, la Bulgarie d'aujourd'hui possède beaucoup moins de talents que sa devancière demi-finaliste du Mondial 2014 avec Hristo Stoïchkov, Liouboslav Penev, Trifon Ivanov ou Yordan Letchko. Mais lors de ces éliminatoires, elle a réussi un carton plein à domicile avec quatre victoires face au Luxembourg (4-3), à la Biélorussie (1-0), aux Pays-Bas (2-0) et à la Suède (3-2). Personne ne peut en dire autant dans ce groupe, pas même les Bleus accrochés par le Luxembourg à Toulouse (0-0).
Certes, le bilan de la sélection de Petar Hubchev est beaucoup moins reluisant à l'extérieur avec quatre revers dont un 3-0 en Suède et un 4-1 au Stade de France le 7 octobre 2016 qui laisse présager une supériorité des Bleus. Mais c'est bien à Sofia que se joue ce Bulgarie-France. Didier Deschamps redoute une équipe qui "met beaucoup d'intensité et d'agressivité" sur sa pelouse. "Chez elle, elle joue assez bas et arrive vite à se projeter vers l'avant", complète le sélectionneur luxembourgeois Luc Holtz.
Avec 12 points contre 13 pour les Hollandais, 16 pour les Suédois et 17 pour les Bleus, les Bulgares ne sont pas complètement écartés de la course aux deux premières places. S'il faudra un scénario aussi parfait qu'improbable pour que le drapeau blanc, vert et rouge flotte sur la Russie, une victoire face à la France permettra peut-être de rêver avant de se rendre au Luxembourg.
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