Il n'avait pas le vent dans le dos, Christopher Froome. Ce type-là n'a rien d'un champion. C'est un grand échalas de 1,85 mètre, la peau sur les os. Et c'était un petit mzungu, c'est-à-dire un blanc dans un pays noir : le Kenya. C'est là qu'il est né.
Sur son VTT, le petit Froome embarque des avocats qu'il vend à la sauvette. Son coach d'alors est un ancien cycliste pro à dreadlocks. Froome, lui-même, a une longue tignasse un peu hirsute et des bracelets jusqu'au coude. Il déambule en chemise de chanvre et il parle le swahili. À 15 ans, il part en Afrique du Sud. Il découvre le cyclisme sur route et il a la révélation : pour la première fois, il voit le Tour de France à la télé. Il s'agit de l'édition 2002, remportée par un certain Lance Armstrong.
Chris Froome n'est pas un talentueux, alors il force le destin. En 2006, il pirate la boîte mail d'un dirigeant pour s'inscrire aux championnats du monde espoirs en Autriche. Expérience assez désastreuse : il percute un commissaire dans un virage.
Sa vie bascule en 2007. L'équipe sud-africaine Konica Minolta compte sept coureurs. Il en faut huit minimum pour être enregistré à l'Union Cycliste Internationale (UCI). À quelques heures de la date limite, le huitième se désiste. Faute de mieux, le manager engage Chris Froome, 22 ans déjà, zéro notoriété, zéro palmarès et... zéro à l'entraînement. John Robertson, le directeur sportif, se rappelle : "Mon mécano qui regardait les mecs de l'arrière de la voiture m'a dit : 'Mais qu'est-ce qu'on va faire de ce type ?'"
Chris Froome a un drôle de style, il est tout raide. Il est, aussi, un peu trop gentil, trop bien élevé. Mais il est intelligent et il montre des capacités physiques incroyables, une puissance d'Hercule dans un corps en cure-dent. Sa carrière décolle, il intègre l'équipe Sky. À défaut de comprendre l'humour anglais, il prend la nationalité britannique.
Là, gros coup de malchance. Il s'enrhume en permanence. Des examens révèlent une bilharziose, une maladie parasitaire. C'est le cauchemar pour un cycliste. C'est simple : c'est le contraire de l'EPO, ça bousille les globules rouges. Mais il en sortira plus fort.
Si fort que ça en devient suspect. Le public le siffle et lui crache dessus. À quoi roule-t-il ? À l'orgueil peut-être. Avant de remporter son premier Tour en 2012, il annonçait la couleur : je veux gagner les sept prochaines éditions. Sept titres, comme Armstrong... qui les a tous perdus.
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