Le
cliché du marin bourru, casquette vissée sur le crâne et mégot à la commissure a
bien vieilli. Aujourd’hui les jeunes skippers affichent un large sourire, posent
dans des magazines de mode, s’entraînent comme tous les athlètes de haut niveau
et ont pour la plupart un quotient intellectuel largement au dessus de la
moyenne.
Mais
mieux encore, les acteurs de cette génération 2.0 de la voile qui manient aussi
bien les ordinateurs cartographiques que les winchs (équipement fixe placé sur le pont d'un voilier qui permet de démultiplier la traction exercée par l'équipage sur les cordages) sont l’avenir de ce sport
en pleine révolution technologique. Si l’expérience a permis pour une grande partie du plateau de skippers présents au Havre de conquérir les podiums au fil des ans, les jeunes loups veulent
bousculer cette idée reçue en s’affichant comme de véritables outsiders pour la
victoire finale.
Cinq d’entre eux vont cette année jouer dans la cour des grands et sont au départ de cette douzième édition dans la catégorie reine des Imoca. A commencer par Paul Meilhat. À 32 ans, il a été formé à l’école de la voile olympique. Vainqueur il y a deux ans de la Transat AG2R, il a également la chance d’être le poulain de Michel Desjoyeaux et de s’engager sur cette transat, avec son mentor, à la barre de l’ancien bateau de François Gabart qui a remporté le Vendée Globe et la dernière Route du Rhum. Il sera également au départ en novembre 2016 du Vendée Globe sur son voilier désormais aux couleurs de "SMA".
Fabien
Delahaye n’aura pas cette chance l’an prochain. Mais il participe
activement à la préparation du "Vendée" de Jean-Pierre Dick.
C’est d’ailleurs à ses côtés qu’il prendra le départ dimanche prochain sur
l’Imoca 60 pieds flambant neuf St Michel-Virbac. Un vrai tremplin pour ce caennais de 31 ans qui
a remporté la dernière Transat Jacques Vabre à la barre d’un Class40 et qui a
trusté les podiums en Figaro depuis six ans.
Nicolas Lunven comme Morgan Lagravière sont tous deux bizuts en
Imoca au départ du Havre. Mais leur ambition est grande, comme leur CV. Nicolas a remporté la
Solitaire du Figaro 2009, a trusté un nombre incroyable de podiums sur les
couleurs de "Générali". Quant à Morgan, il est passé en quelques
années de la voile olympique au sacre de champion de France de course au large
en solitaire. Mais mieux que tout, le talent de ce Réunionnais de 28 ans a
permis d’attirer l’œil d’un sponsor, Safran, qui a décidé de lui confier un
monocoque de 60 pieds tout neuf pour se roder sur la Transat Jacques Vabre
avant de s’aligner au départ du prochain Vendée Globe.
Enfin Charlie
Dalin, le régional de l’étape est un sportif de haut niveau, étudiant diplômé
et aujourd’hui skipper chevronné. La carrière de ce jeune havrais de 31 ans est
fulgurante. Vainqueur de la Transat AG2R 2012 ; deuxième de la dernière
Solitaire du Figaro derrière Yann Elies, Charlie Dalin est au départ de sa
première Transat Jacques Vabre aux côtés et sur le bateau de… Yann Eliès.
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