Les clichés sur le sexe sont tenaces. Ainsi, les femmes sont censées être plus passives que les hommes, dans l'attente de la séduction, dans la retenue, le refus, pour finalement finir par dire oui et céder au plaisir de la chair. C'est une vieille idée qui a la peau dure et qui ne facilite pas la sexualité des femmes et des hommes. Le couple hétéro se sent ainsi perdu dès que son comportement ne correspond pas aux idées véhiculées à travers les publicités ou les histoires made in Hollywood.
Rien dans la nature de la femme fait que cette dernière aimerait moins le sexe que son partenaire, ou qu'elle ne devrait en tout cas pas le montrer. Rien n'oblige non plus l'homme à tout le temps avoir envie. Pourtant, dans notre société, c'est un peu "comme si les garçons n'avaient pas le droit de ne pas avoir envie", explique le sexologue et andrologue Pierre Desvaux à Girls. "Parfois, les hommes n'ont pas envie", résume-t-il simplement avant d'ajouter que dans un couple, "on a rarement le désir au même moment, en général, l'un arrive à convaincre l'autre".
Mais seulement voilà, quand c'est la femme qui a envie, il y a comme un blocage. L'homme a l'impression de ne pas pouvoir dire non, la femme prend personnellement ce refus comme un rejet de la part de son partenaire et va alors ressentir "une blessure narcissique car pour elle, un homme ça a toujours envie", analyse le spécialiste. Un cercle vicieux se met alors en place.
L'homme a peur de ne pas être à l'hauteur, la femme de ne pas plaire
Pierre Desvaux, sexologue et andrologue
Si le désir ne se montre pas, si l'homme a des problèmes d'érection, la femme risque de penser qu'elle ne plait pas, tandis que lui, à l'avenir, va redouter l'étape sexuelle de peur de ne pas être à la hauteur. Cette pression va peser sur ses épaules et son mental, et donc sur ses capacités à avoir une érection. Alors qu'en réalité, "on n'a pas toujours le même niveau de désir, même si en général on arrive à trouver un équilibre", assure le sexologue.
Toutefois, comme le fait remarquer le spécialiste en la matière, les troubles du désir touchent de nombreuses personnes. Parmi elles, des hommes, même si le sujet émerge à peine. "Ce n'est pas qu'il y a plus de troubles du désir chez les hommes qu'avant, mais qu'ils sont plus visibles depuis que la femme demande à son conjoint de consulter", explique-t-il. Car depuis quelques années, au lieu d'accepter leur sort, les femmes poussent leur partenaire à comprendre l'origine du problème. Pour le médecin, le fait que "les femmes parlent entre elles" leur permet de mesurer leur vie sexuelle.
Ces troubles du désir s'expliquent par de nombreux vecteurs. Le docteur Desvaux explique qu'à l'instar de l'appétit, "la sexualité va bien quand tout va bien". "On va davantage avoir envie en vacances, quand on est détendu". Ajouté à "l'oisiveté", c'est la formule magique pour une sexualité active.
À l'inverse, le stress ou des maladies comme la dépression entraînent souvent une baisse significative de la libido. Certains médicaments peuvent également entraîner cet effet. Le problème, pour le docteur Desvaux, c'est que "beaucoup de personnes, quand ils ont des problèmes sexuels, vont être dans l'évitement, ils vont baisser les bras". La femme va alors se dire que c'est de sa faute, et ainsi de suite.
Heureusement le spécialiste livre à Girls quelques conseils afin de remédier au problème. La première chose à faire, c'est de stimuler sa libido. Il y a certaines choses qu'il n'arrive jamais à refuser ? Faites-le. Le principe, c'est d'entrer dans la séduction pour que le désir monte naturellement. Si cela échoue, "il ne faut surtout pas que les femmes pensent que c'est de leur faute", prévient le sexologue et andrologue. Le maître-mot : déculpabiliser. "Lui est forcément attiré par elle s'il est avec elle. Il faut amorcer le dialogue", conseille-t-il.
Enfin, il faut "virer tous les tue-l'amour de la chambre à coucher". C'est une recommandation très sérieuse du médecin pour qui les objets électroniques, tels que les tablettes ou smartphones, ont un réel effet - négatif - sur l'activité sexuelle d'un couple. "Il n'y a rien de pire pour tuer l'élan. Le seul moment d'intimité c'est dans le lit, donc si les deux font autre chose, il n'y aura pas de sexe", conclut-il, rationnellement.
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