Pourquoi a-t-on envie de faire l'amour après une expérience traumatisante ?
Après une expérience traumatisante, personnelle ou collective, on ressent parfois le besoin de faire l'amour. C'est ce qu'on appelle le "terror sex", observé après les attentats du 11 septembre 2001. Explications.
Faire l'amour pour se sentir vivant. Après une expérience collective particulièrement traumatisante, comme par exemple un attentat terroriste, certaines personnes ont une forte envie d'avoir des relations sexuelles. Un besoin urgent, "comme si c'était la dernière fois". Il s'agit d'un comportement tout à fait normal, totalement humain.
Quand on on échappe au pire, ou bien après une grande frayeur, on revient aux fondamentaux, à ce qui nous rassure : son logement, être avec ceux qu'on aime, retrouver son intimité. On fait donc l'amour comme un acte de survie. Ressentir de l'affection, du réconfort, partager un moment de vie intense avec un/une partenaire.
Un besoin de faire l'amour "hors norme"
Dans les jours qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2011, certains médias et sociologues américains ont analysé ce comportement dans la population new-yorkaise. Ils lui ont même donné un nom : le "terror sex", ou "sexe après l'effroi".
En quoi consiste ce "terror sex" ? Dans le journal américain Los Angeles Times, un New-Yorkais qui a assisté aux attentats témoignait de son étrange expérience. "J'ai vu les tours s'effondrer, puis j'ai marché vers le nord, totalement effrayé. En chemin, je remarquait les femmes, beaucoup plus que d'habitude", explique-t-il. Et il n'était visiblement pas le seul : à New York, les ventes des sex shops ont enregistré une augmentation de 33% durant l'automne 2001, et de nombreux médias ont constaté dans la population new-yorkaise un besoin de faire l'amour "hors norme".
Comment expliquer que la peur et l'effroi puissent se transformer ainsi en pulsion sexuelle difficile à contenir ? La science apporte quelques éclairages. Confronté à un risque mortel, l'être humain est affecté physiquement, psychologiquement et affectivement. Or la peur et le stress engendrent des réactions complexes dans le cerveau, dont une sécrétion de deux hormones, l'adrénaline et l'endorphine... La fameuse hormone "de l'amour".
L'amour et le désir plus forts que la terreur
C'est ce qui expliquerait pourquoi peur et désir sont souvent directement reliés. Une réaction que l'on peut aussi éprouver au cours de nos vies quotidiennes : lorsque l'on réchappe d'un accident de la route, par exemple, ou que l'on regarde un film terrifiant, cette pulsion sexuelle difficile à expliquer peut surgir.
Une réaction étonnante qui pourrait également s'expliquer par ce fameux instinct de conservation observé chez l'homme, et hérité de nos ancêtres préhistoriques. Se sentir menacé nous mènerait ainsi à vouloir nous reproduire de manière quasi-mécanique, pour assurer la sauvegarde de l'espèce. L'amour et le désir plus forts que la terreur, et ce pour depuis des millénaires.
