Est-il normal d'être en couple mais physiquement attirée par quelqu'un d'autre ?

ANALYSE - Fantasmer est quelque chose de "plutôt sain", selon Michèle Smadja, sexologue et thérapeute du couple.

Y a-t-il une chance que l'on se remette ensemble et que cela fonctionne ?

Crédit : iStock

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Être physiquement attirée par quelqu’un d’autre que son compagnon ou sa compagne est un phénomène qui peut arriver et qu'il ne faut pas nier. "Ça me parait plutôt sain, explique le docteur Smadja, sexologue et thérapeute du couple. On est en couple parce qu’on a choisi d'être avec la personne et non parce que c'est la seule personne sur Terre sinon, d'ailleurs, ce n'est pas très valorisant pour elle ou lui. Alors être attirée par quelqu'un d'autre, ça peut arriver".

Dans la rue, dans le bus ou à l'école, chaque lieu est propice à une rencontre. "Tous les jours, il peut y avoir de la tentation mais si le couple compte, on y résiste, explique la psychothérapeute. Comme on est censés ne pas être des bêtes, on peut contrôler cela sans souci".

Dois-je en parler avec lui ?

"Je ne crois pas que tout doit être dit, poursuit le docteur Smadja. Quand on a passé plusieurs années avec quelqu’un, alors, on peut en parler. Mais lorsque le couple se trouve dans une période de construction, ce n’est pas la peine de mettre du doute". Le médecin rappelle que de son côté, l'autre aussi a parfois des attirances : "Mais s’il/elle est rentré(e) ce soir, c'est qu'il/elle a fait son choix, c’est rassurant".

Bonne nouvelle ! "Être attirée physiquement par quelqu'un d'autre démontre que ma libido fonctionne bien", explique Michèle Smadja. L'attirance physique pour quelqu'un d'autre que son ou sa partenaire est aussi l'occasion de se questionner : est-ce que je regarde ce garçon ou cette fille parce que c'est mon genre de personne ou est-ce qu’il y a une faille dans ce que je partage avec mon/ma partenaire ? Dans tous les cas, "il faut écouter les messages que son corps envoie, ne pas être dans le déni : oui, j’ai le droit d’être attirée, mais je dois faire un choix et m'y tenir", conseille Michèle Smadja.

Attention à la recherche du toujours plus

Michèle Smadja, sexologue, thérapeute du couple

Mais quand l'attirance est forte, les questions fusent et l'on est en proie au doute. Craquer ou ne pas succomber ? Dans ce cas, pas de réponse-clé : "La décision à prendre fait appel à nos valeurs. Tout dépend de l'idée que l'on se fait du couple, de l'honnêteté et de l’engagement avec l’autre", développe Michèle Smadja, qui précise que personne n'a "aucun jugement à porter, aucune morale".

"Certains couples inventent leur propre pacte. Chez certains, on s'autorise parfois à aller voir ailleurs. Peu importe le contenu du pacte, pour peu que l'on s'y tienne !", explique la thérapeute. Selon elle, la société de consommation et de performance dans laquelle nous vivons pousse à remettre son couple en question très rapidement. "Les magazines encouragent les femmes et les hommes à se questionner sur eux, attention à la recherche du toujours plus", conclut la thérapeute.

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