"Tu m'as presque eue en me disant que je n'étais rien sans toi", ce sont les premiers mots de la chanson Praying ("prier") de Kesha, artiste américaine invitée à chanter sur la scène des Grammy Awards dans la nuit de dimanche 28 à lundi 29 janvier, à New York.
Cette intervention de Kesha n'a rien du hasard quand on connaît le climat actuel dans le monde de l'industrie du spectacle aux États-Unis. Dans la musique comme au cinéma, les artistes se mobilisent pour mettre fin aux inégalités et au harcèlement sur le tapis rouge, les studios d'enregistrement et les tournées.
Kesha est, malgré elle, l'une des figures de ce mouvement. La chanteuse, auteure et compositrice a été mise à l'honneur lors de la remise de prix des "Oscars de la musique" à travers une performance puissante, entourée de choristes du Resistance Revival Chorus (un groupe de plus de 60 femmes qui chantent leur colère dans la joie et la résistance, peut-on sur leur compte Twitter). Elles étaient toutes habillées de blanc, la couleur des roses portées par tous les artistes comme emblème du mouvement "Time's Up".
À ses côtés, alors que Kesha chante qu'elle est "fière de qui elle est", qu'il n'y a "plus de monstres" et qu'elle peut "à nouveau respirer", plusieurs artistes (Cyndi Lauper, Camila Cabello, Julia Michaels, Bebe Rexha et Andra Day) l'entourent sur scène avec un regard bienveillant et déterminé.
Une victoire pour l'artiste américaine, longtemps ignorée par l'industrie musicale. Bien avant le mouvement #MeToo, #BalanceTonPorc ou les révélations de l'affaire Harvey Weinstein, Kesha avait en effet révélé, en octobre 2014, les abus et violences de son producteur, Dr. Luke. Toujours en contrat avec sa maison de disques, l'artiste américaine n'avait alors plus la possibilité de travailler ou de sortir la musique qu'elle avait écrite.
L'affaire de Kesha a été rejetée par la justice américaine. Ses accusations d'agressions sexuelles ont été reconnues mais le délai de prescription était déjà dépassé (il est de cinq ans, aux États-Unis).
La chanson de Kesha, Praying, revient sur cette période sombre de sa vie. "Quand j'ai écrit Praying, j'ai eu l'impression qu'un énorme poids venait de quitter mes épaules", a écrit Kesha sur son compte Twitter, quelques instants avant le début de la cérémonie. "Je veux juste dire que j'avais besoin de cette chanson", a-t-elle ajouté en se disant "nerveuse" et "submergée" à l'idée de jouer lors de cette prestigieuse cérémonie.
Sur Twitter, Sony, l'ancien label de Kesha, s'est dit "sans mot" face à l'interprétation de l'artiste, aujourd'hui signée chez RCA Records.
Le message n'est pas forcément bien passé auprès des fans de la chanteuse. "Vous étiez les complices de ces abus", "vous vous moquez de moi ? Nous nous souvenons tous et toutes comment vous l'avez traitée"", "vous ne pouvez pas poster un message à propos d'elle après tout ce que vous lui avez fait subir", s'emportent plusieurs internautes.
Nommée dans la catégorie "meilleure performance pop solo", Kesha n'a pas remporté le prix face à Ed Sheeran.
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