L'ambiance est studieuse au Schoolab de la rue de Cléry, dans le IIe arrondissement de Paris. Des grandes tables en bois et palettes - accrochées au mur en guise de jardinière - servent de décor à des jeunes travailleurs, silencieux devant leurs ordinateurs.
Parmi eux, Joséphine Bouchez et Adèle Galey, co-fondatrices - avec Matthieu Dardaillon - de Ticket for Change, "une association dont la mission est d'aider toutes les personnes qui ont envie de changer le monde mais qui ne savent pas comment et par quoi commencer", explique Adèle Galey devant le bar de cet espace de co-working qui accueille également start-ups et entreprises.
Lancé il y a trois ans, Ticket for Change révèle les talents de demain grâce à des pédagogies, des méthodes et un programme d'accompagnement à retrouver en ligne ou en réel pour transformer ces personnes en entrepreneurs ou intrapreneurs : bref, en acteurs du changement par l'emploi. Le 29 novembre dernier, le travail d'Adèle et Joséphine a été récompensé lors de la 24e édition des Trophées Femmes en Or. Le duo a reçu celui de "La Femme de Cœur 2016". Rencontre avec deux passionnées d'entrepreneuriat social qui changent le monde en changeant la vie des autres.
Girls : Comment est née l’idée de Ticket for Change ?
Adèle : L'idée est née en Inde avec le Jagriti Yatra : un voyage en train - d'une quinzaine de jours et sur 8.000 kilomètres - qui embarque chaque année environ 500 personnes à travers le pays pour aller à la rencontre d'entrepreneurs du changement. C'est Matthieu qui a fait le voyage et lorsqu'il est revenu, il a tout de suite pensé qu'il fallait adapter ce modèle en France.
Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre Matthieu dans son projet ?
Joséphine : J'ai mis du temps à me lancer dans la voie de l'entrepreneuriat social. Créer Ticket for Change, c'était une manière de faire que les choses aillent plus vite.
Adèle : Ce qui me révolte c'est le gâchis de talent et cette idée qu'aux yeux des gens, il n'y ait qu'une voix d'excellence, celle qu'on a eu la chance d'emprunter tous les trois parce qu'on est nés dans les bons milieux et les bonnes familles... J'avais envie de combattre ça.
Je rêve d'un monde où les hommes n'auraient plus besoin d'encourager les femmes à se lancer
Adèle Galey, co-fondatrice de Ticket for Change
Quel a été votre déclic à vous pour entreprendre ?
Joséphine : J'ai travaillé dans des grosses boîtes après l'école de commerce. Leurs objectifs : vendre toujours plus de produits. C'était pas possible pour moi. J'ai voulu mettre mes compétences au service d'autre chose. Puis j'ai découvert l'entrepreneuriat social en Inde et après un gros accident de voiture, j'ai pris conscience que tout pouvait s'arrêter demain.
Adèle : Le déclic s'est fait en école de commerce. Je ne comprenais pas la finalité du profit que mes camarades recherchaient. Je me suis alors tournée vers l'entrepreneuriat social. Le déclic s'est aussi fait grâce à Matthieu. C'est lui qui est venu me chercher parce qu'il croyait en mes valeurs. Même si je suis extrêmement reconnaissante de son geste, je rêve d'un monde où les hommes n'auraient plus besoin d'encourager les femmes à se lancer.
Les Trophées récompensent des femmes pour leur réussite écoulée au cours de l’année, quelle est votre plus grande réussite de l’année ?
Joséphine : L'évolution du programme que j'ai co-créé avec mon équipe, ces trois dernières années. Il est solide et n'a aucun complexe à avoir par rapport aux autres. Je suis également heureuse que l'équipe grandisse et voir chacun prend de plus en plus de responsabilité.
Adèle : Ma réussite c'est de me dire que je suis vraiment à la bonne place avec les bonnes personnes. Je suis aussi contente de la reconnaissance du travail collectif : le Trophée des Femmes en Or, La France s'engage, Ashoka Fellow...
L’objectif de ces trophées est de donner un exemple et une source d’inspiration à tous. Avez-vous une ou des figures féminines sur lesquelles vous appuyer ? (Elles cherchent quelques longues secondes avant de se décider)
Adèle : Toutes ces femmes récompensées lors de la remise des Trophées des Femmes en Or. Elles m'inspirent parce que je peux m'identifier à elles. Plus qu'à des figures plus âgées.
Joséphine : Je trouve que certaines femmes ont apporté trop de comportements masculins pour y arriver. Les figures féminines qui m'inspirent sont dans mon équipe, les candidates de nos programmes et les entrepreneures qu'on accompagne. Des femmes qui font des choses concrètes. Le challenge maintenant, est de rendre tout ce qu'elles font visible.
Pour encourager les femmes à entreprendre, il faut leur montrer des modèles
Joséphine Bouchez, co-fondatrice de Ticket for Change
Comment encourager les femmes à entreprendre ?
Joséphine : Il faut leur montrer des modèles, que c'est possible. Je pense aussi qu'il y a des besoins de formations spécifiques et la nécessité d'être solidaires entre femmes.
Adèle : Le vrai problème est une question d'éducation. On ne nous apprend pas à nous valoriser autant que les hommes à l'école et dans la société en général. Il faut aussi tourner les choses pour faire en sorte que les femmes se retrouvent dans la communication de programme comme le nôtre. Adapter son message pour que les femmes se sentent concernées.
Ticket for Change candidate pour le prix La France s'engage. Il vous reste jusqu'au vendredi 16 décembre pour voter pour cette association.
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