Minou : "Nous sommes une sorte d'hydre à deux têtes"

Avant d'être un groupe, Pierre et Sabine forment un couple. Ensemble dans la vie comme dans la musique, le jeune duo est l'une des découvertes les plus prometteuse de l'année. Une rencontre amicale et musicale de lycée, transformée en Minou en 2012. Cette union donnera naissance à deux EP, puis, en 2016, à un disque. Ce premier album, intitulé Vespéral, est sorti le 4 novembre dernier et rassemble dix jolies surprises. Un mélange acidulé de pop, d'électro et de rock. 

Si l'aventure Minou ne fait que commencer pour Pierre et Sabine, le jeune duo semble promis à un avenir radieux. Cette année, ils ont enchaîné les concerts avec notamment des premières parties de BB Brunes, Hollysiz et Cats on Trees. En concert, l'énergie de Pierre et Sabine est remarquable. On en oublierait presque qu'ils ne sont que deux.

Avant Minou, vous aviez chacun différents projets. Comment en êtes-vous arrivés là ?
Pierre : On a voulu faire notre groupe à nous. C’est vrai qu’avant on avait d’autres projets. On se connait depuis la seconde, on ne s’est jamais vraiment lâché depuis. Un jour, on s’est fait notre truc à nous, notre refuge.
Sabine : On se connaît depuis très longtemps. Au lycée, on se sentait vraiment seuls, je voulais partir refaire ma vie à Montréal et Pierre m’a convaincue de rester. C’est là qu’on a fait, ensemble, notre première chanson, Montréal.

En couple, tout est décuplé, les bonnes comme les mauvaises nouvelles

Pierre Simon

Être un groupe, mais aussi un couple, c’est une force ?
Sabine : Ouais carrément. Je pense que si on n’était pas en couple, j’aurais arrêté, et je serais vraiment partie à Montréal (rires).

Pierre : Oui, vraiment. Il y a un équilibre à trouver qui n’est pas forcément immédiat. On se dit qu’il faut faire la part des choses, dissocier le couple du groupe. Mais en fait c’est une connerie, cela ne fonctionne pas ! C’est parce que tout est mélangé qu’on y arrive et qu’on peut avancer. C’est aussi parce qu’on mange ensemble le soir qu’on peut se parler de choses et d’autres, c’est comme cela qu’on fonctionne. Quand t’es en couple, il y a une confiance beaucoup plus forte que si tu rencontres une personne avec qui tu t’associes pour faire de la musique. En couple, tout est décuplé, les bonnes comme les mauvaises nouvelles.

C’est complètement schizophrénique, on dit "je" pour dire "nous"

Sabine Quinet

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Finalement Minou n’est qu’une personne ?
Sabine : C’est complètement schizophrénique ! On dit "je" pour dire "nous"… C’est pas évident de faire la part des choses. Souvent Pierre me dit "mais arrête de penser au groupe, pense à autre chose !", parce qu’on vit tout ensemble, donc c’est difficile de se détacher de cela. N’étant pas une chanteuse, c'est vraiment avec Pierre que j’ai réussi à apprécier ma voix. De toute façon je n’aurai jamais pu chanter avec quelqu’un d’autre que lui.
Pierre : C’est perturbant pour les gens quand ils s’intéressent à Minou. En fait, on est une hydre à deux têtes ! On ne forme qu’une seule personne au sein de Minou. Après, bien sûr que dans la vie privée on est très distincts l’un de l’autre (rires). En fait, on est deux quand on travaille sur une chanson. Parce que ensemble, au départ, derrière un ordinateur, ça ne marche pas ! (rires). Une chanson, avant d'arriver sur le disque, elle a déjà passé pas mal d’engueulades (rires) !

Le rêve de Minou ?
Sabine : Montréal ! On aimerait bien jouer au Québec, la boucle serait bouclée. Jouer Montréal [un de leurs titres ndlr.] à Montréal serait vraiment cool.

L'univers acidulé et pop de Minou

En 3 mots : pop, rock, électro
Le meilleur espace/temps pour l’écouter : Pour se motiver, faire le vide après une longue journée et/ou avant une longue soirée.
Ils l'ont dit à Girls : "Cet album, c’est comme accoucher d'un premier enfant ! C’est cool, mais c’est un stress aussi parce qu'on présente un disque aux gens sans savoir s'il va leur plaire. C’est à la fois angoissant et excitant !"
On Repeat : Lac salé
Les paroles qu’on voudrait se faire tatouer sur le bras : "Tes bras se lèvent pour toucher les étoiles, dans ton monde rien ne te fait mal"