10 milliards de "matches" en trois ans ont aiguisé l'appétit du PDG de Tinder. Lors du récent Web Summit de Dublin, Sean Rad a tordu le cou aux détracteurs de son application de rencontre en ligne en affirmant que contrairement aux idées reçues, 80% des utilisateurs de Tinder seraient à la recherche de relations durables et non de simples coups d'un soir. Depuis la création de l'application, ses fondateurs ont dû répondre à de nombreuses charges.
Tinder est accusé ça et là de favoriser la propagation des infections sexuellement transmissibles et, plus largement, de tuer la romance. Sean Rad voit les choses autrement et met en avant les amitiés, les mariages et les bébés Tinder nés de son application, arguant que sa technologie n'est qu'un outil au service des utilisateurs. "Tout ce que souhaite faire Tinder, c'est connecter les gens entre eux. Nous avons construit le moyen le plus efficace pour que vous puissiez rencontrer quelqu'un", a-t-il ainsi expliqué à Dublin. Et la tendance n'est pas prête de s'inverser. Tinder a annoncé plusieurs changements dans la prochaine mise à jour de l'application à la flamme rouge pour augmenter le nombre de "matches" de plus de 30%.
Disponible dans la journée du jeudi 12 novembre sur Android et iOS, la dernière version de Tinder modifie sensiblement l'algorithme qui sélectionne les profils qui sont présentés à chaque utilisateur. Ces recommandations plus ciblées doivent permettre d'augmenter les chances de crush mutuels. "Vous remarquerez rapidement la différence. Ces mises à jour augmentent de façon significative le nombre de matches", écrit le groupe sur un post de blog. Tinder ne précise pas quelles informations seront prises en compte pour affiner les correspondances. Mais l'application est attendue au tournant sur le volet du respect de l'anonymat. Ces dernières semaines, de nombreux utilisateurs se sont étonnés de voir Facebook - nécessaire pour créer un comte Tinder - leur suggérer d'ajouter des "matches" Tinder en ami.
Brocardé pour son concept basé sur l'appréciation de la beauté physique, Tinder va désormais mettre en avant de nouvelles informations. Les utilisateurs pourront renseigner dans leur profil leurs études et leur profession dans deux nouveaux champs créés à cet effet. Ces informations leur permettront de prendre des décisions en meilleure connaissance de cause, assure Tinder qui explique que ces deux caractéristiques étaient parmi les plus demandées par les utilisateurs.
Dans le même ordre d'idée, les profils mettront davantage en avant les points communs entre deux utilisateurs. Des "informations dynamiques" indiqueront par exemple si ils ont fréquenté le même lycée ou assisté au même concert récemment. Enfin les discussions entamées seront séparées des nouvelles interactions dans la messagerie de l'application pour éviter de noyer les anciens messages dans la masse. Tous ces changements doivent encourager les "swipe" à droite et fidéliser davantage les utilisateurs. Le timing n'est pas anodin. La société mère de Tinder, le géant de l'e-dating Match Group, également propriétaire de Meetic, s'apprête à faire ses premiers pas en bourse.
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