Prince Harry : son action humanitaire en Namibie contestée

Le prince Harry a entamé un séjour de trois mois en Afrique. Lui qui souhaite œuvrer pour la protections des rhinocéros noirs de Namibie a reçu un accueil mitigé dans le pays.

Le prince Harry

Crédit : ALASTAIR GRANT / POOL / AFP

Fini les parties de strip billard à Las Vegas ou les déguisements douteux inspirés de la Second Guerre mondiale. Le prince Harry, 30 ans, souhaite redorer son blason. Le jeune homme a décidé de changer de vie en quittant l'armée et en se consacrant à des causes humanitaires. Manquant le baptême de sa nièce, le frère de William est ainsi parti trois mois en Afrique avec pour première destination la Namibie.

Le prince Harry a choisi de s'investir dans des organisations de protection de l'environnement et d’œuvrer plus particulièrement à la préservation des rhinocéros noirs d'Afrique. Chaque année, une licence, vendue à prix d'or, autorise un chasseur à tuer un spécimen de cette espèce menacée. Les autorités assurent que l'argent est utilisé pour financer des projets de protection de la nature et de lutte contre le braconnage. Les rhinocéros assignés aux chasseurs sont choisis parmi les animaux trop vieux pour se reproduire. En 2015, un Texan a payé 315.000 euros pour abattre l'un de ces animaux.

Soyons honnête : Son altesse royale est ici pour des vacances d'aventures. Lui ou sa visite ne sauvera aucun rhinocéros. Triste mais vrai

Éditorial du journal "The Namibian"

Protégeant cette mesure autorisée par la loi namibienne, le ministre du Tourisme et de l'Environnement, Pohamba Shifeta, a mis en garde le jeune prince. "Harry n'est pas la première personne d'importance à visiter la Namibie et à s'investir dans des projets de protection. Nous apprécions cette démarche mais nous ne souhaitons pas que cela devienne un exercice de représentation." Les licences autorisant la chasse de rhinocéros sont dans le viseur de l'association The Tusk Trust, que soutient fortement le petit-fils de la reine d'Angleterre.

"Les gens doivent comprendre que la chasse de ces animaux est complètement légale, s'est défendu le ministre. C'est inscrit dans nos lois", a-t-il précisé, ajoutant que cette mesure rapportait des millions pour la protection des animaux. La presse namibienne est, elle aussi, loin d'avoir accueilli le prince à bras ouvert. The Namibian, journal le plus lu du pays, s'est ainsi fendu de cette remarque désobligeante : "Soyons honnête : Son altesse royale est ici pour des vacances d'aventures. Lui ou sa visite ne sauvera aucun rhinocéros. Triste mais vrai."

Harry avait abattu un bison d'Amérique en 2004

Un journaliste de ce quotidien y est même allé de son propre commentaire, lors d'une interview au média américain The Daily Beast. "Je n'ai vu aucune trace du prince Harry ici. Ils ont dit que sa visite était privée et que nous n'avions pas le droit de prendre des photos. La visite de ce garçon ne changera rien. Les Namibiens auront toujours faim, n'auront pas d'emploi... Ils s'en fichent qu'il (Harry, ndlr) soit là ou non."

Pour ce journaliste de The Namibian, le prince du Royaume-Uni n'a probablement aucun sens des réalités du pays. "Comment des hommes affamés peuvent se soucier de la mort d'un rhinocéros ou d'un éléphant ? Vous parlez à quelqu'un qui n'a pas d'emploi et s'endort le ventre vide. Croyez-vous qu'il (Harry, ndlr) a le temps de penser à ce qui se passe dans la jungle ? Le prince Harry possède tout." En 2004, le fils de Diana avait abattu un bison d'Amérique (espèce menacée) lors de son séjour en Argentine, posant fièrement à côté de son trophée de chasse.

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