Non, rien à faire, vous ne parviendrez pas à me faire dire du mal de la télé par principe et par opportunisme, simplement parce que c'est chic et choc de rabâcher soir après soir qu'il n'y a rien à la télé. Que, "heureusement, il y a Netflix" (et d'ailleurs aussi bientôt ses petites sœurs). Qu'il y ait Netflix et que ce soit un bien, vraiment j'en conviens. Encenser Netflix est logique, débiner par habitude les chaines traditionnelles l'est moins. Par habitude et par snobisme. De préférence sans les regarder.
"Avoir un téléviseur, c'est ringard et ça va l'être de plus en plus", m'ont ainsi affirmé plusieurs copains ne se servant que de leur ordinateur. Soit, mais comment vous dire que je me contrefiche de savoir s'ils ont raison ou pas. Pour ma part, je m'intéresserai en effet toujours moins à un écran quel qu'il soit, qu'à ce qu'on y met dedans. Ben si, réfléchissez : que vous achetiez un burger XXL ou un collier de chez Tiffany, vous préférerez sûrement manger ou enfiler des perles plutôt que garder l'emballage en vous débarrassant du contenu.
Les grandes manœuvres politico-médiatico-industrielles m'intéressent évidemment (l'actualité en est riche) mais je rappelle aux spécialistes du secteur qu'observer les requins des médias ne devrait pas dispenser de se passionner pour ceux apparaissant pour de vrai dans les documentaires. Toutes chaines confondues. Oui, je sais, il y a aussi les plateformes et les sites, qui séduisent de plus en plus de jeunes. Mais comme ce sont les "grilles" des "réseaux traditionnels" que les néo-modernes méprisent, je me sens comme une obligation légale à les défendre.
Une sorte de mission pour les émissions, en somme ! Car, définitivement, je préfère radoter en répétant qu'il est inacceptable de donner à penser que tout est nul sur les historiques. Si c'était d'ailleurs si vrai, pourquoi mes copains de quartier si branchés m'ont-ils appelé lundi soir suite à une panne de réseau, me demandant si je savais combien de temps cela allait durer ? Les uns s'étaient mis au vert avec Karine Le Marchand sur M6 (je peux comprendre), d'autres regardaient sans oser l'avouer Camping paradis (TF1) ou le formidable polar belge de France 2 Unité 42. Je note que trop peu avaient choisi, hélas, le documentaire de France 3 Passeport pour une nouvelle vie, pourtant très intelligent.
Et si, à ce stade de la cogitation, on se concentrait à présent sur quelques chiffres. Des chiffres tendant à prouver que si la disparition de la télévision est annoncée par mes nouveaux prophètes, pour qui la messe est dite et prédite, tout demande pourtant à être nuancé. La preuve avec Mediamétrie, l'organisme recenseur sachant recenser (les chiffres, évidemment).
On note ainsi que, en 2017, les français ont regardé chaque jour leur écran durant 3h42 minutes, soit une de moins seulement qu'en 2016. On remarque également que, dans le même temps, la consommation de la télévision de rattrapage a, elle, augmenté de façon substantielle : nous sommes ainsi 5.700.000 à visionner après coup au quotidien. Soit deux millions et demi de plus qu'il y a trois ans. Globalement parlant, on constate donc moins un glissement d'intérêt qu'un glissement d'habitude. On accepte désormais l'idée de faire le tri entre ce qu'il est impératif de consommer maintenant et ce qu'il faut prévoir de voir plus tard.
Le direct ? C'est plutôt réservé aux magazines, aux documentaires, et bien sûr à l'info. Les séries, elles, se laissent savourer au bon moment, histoire d'avoir du bon temps. C'est la loi des séries, mais cette loi n'est pas immuable. Si je traduis toujours mon Mediamétrie dans le texte, cette nouvelle pratique du choix contribue parfois à fidéliser le public télé de base ! La preuve avec Demain nous appartient. À en croire les néo-penseurs, le feuilleton quotidien de TF1 allait avoir l'espérance de vie éclair d'un bulot en zone de pêche, or les tournages vont être prolongés d'au-moins un an.
Mieux : sur 3,3 millions de fidèles de moyenne, 20% regardaient en replay qui, de plus en plus passionnés aujourd'hui, n'ont plus la patience d'attendre leur dose d'adrénaline. Beaucoup répondent désormais présent chaque soir à 19h20. Fidèles au poste, mais sur TF1. Si je trouve ça bien ? Evidemment. Pourquoi ne serait-ce pas le cas ? Pourquoi me mettrais-je à ricaner sottement d'une fiction donnant du travail à de nombreux comédiens, à plus encore de techniciens, et valorisant au passage une ville qui le mérite. Oui, Demain nous appartient, c'est à voir.
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