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La célèbre accordéoniste Yvette Horner en 2013
Crédit : RICHARD DUGOVIC / AFP
Elle aimait le piano, elle s'est fait rattraper par les bretelles. Et pourtant, à la fin de sa vie, non, rien de rien, elle ne regrettait rien. Les regrets, c'est pour ceux qui n'ont pas essayé, pas voulu ou pas osé. Yvette Horner, elle, a toujours tenté le coup. Quand sa mère lui a imposé l'accordéon, parce que c'était un créneau à prendre, elle a pleuré pendant trois ans.
Et puis la musicienne s'est dit que finalement, c'était pas mal, cet instrument, on pouvait en faire quelque chose de beau, de classe. "Si je joue un morceau populaire, je le joue comme du classique", disait-elle en citant ses maîtres, Mozart, Chopin ou Bach.
Elle compose des morceaux sophistiqués. Mais elle joue du musette dans les bals ou dans les cinémas, juste après les actualités... À ses côtés son mari, René Droesch, l'homme de sa vie, son "garde du cœur", comme elle l'appelait.
Et la groupie de Chopin ne dit pas non. Coiffée d'un sombrero, juchée sur la traction avant Citroën, elle fait le show. 7 heures par jour avec un instrument de 12 kilos... Pas mal pour une petite poupée d'1,55 mètre. Pour éviter les coups de soleil, la première année, elle se couvre le visage de graisse. Mauvaise idée. À l'arrivée, elle a des moustiques collés partout.
Les soirs, elle enchaîne avec le bal, elle s'épuise. Alors, on essaye de la remplacer par un mannequin accompagné d'un disque. Mais le mannequin reçoit des tomates. Alors, elle remonte sur la traction. Ça va durer 11 ans. "Les plus beaux moments de ma vie d'accordéoniste", dira-t-elle. Elle est devenue Vévette, une icône populaire.
Quand sa route croise celle de Jean Paul Gaultier, elle ose. Elle ose les cheveux roux, la robe Tour Eiffel, le bleu, blanc, rouge à toutes les sauces... Elle ose même un disque électro, Play Yvette. Rien d'étonnant : elle a toujours touché à tout : "J'ai le même frisson avec certaines mélodies de rock stars qu'avec la quatrième symphonie de Beethoven", disait-elle.
Elle joue avec Boy George, revisite Bowie, glisse en traîneau dans le Casse Noisette de Maurice Béjart. Elle n'arrête pas, assoiffée de reconnaissance, et effrayée à l'idée de poser un jour son instrument. Jusqu'au bout elle a joué, le matin, pour se dégourdir les doigts. "Le souffle de l'accordéon, disait-elle, c'est mon cœur qui bat."
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