C'est dans l'air ? C'est à faire ? C'est pas sorcier ? Non, C à vous. C'est en effet le nom de l'émission diffusée chaque soir sur France 5 de 19 h à 20h15, et on en parle encore plus depuis lundi et la venue sur le plateau d'Anne-Claire Coudray, la nouvelle présentatrice des journaux du weekend de TF1 en remplacement de Claire Chazal. Cette journaliste se souviendra peut-être longtemps de son passage télé qui aurait pu tourner au carnage si elle s'était laissée déstabiliser.
À en croire l'équipe de la quotidienne de France 5, le public voulait savoir (au nom du droit à l'info !) pourquoi Anne-Claire Coudray n'avait pas envoyé de "tweet" aussi ému qu'élogieux à Claire Chazal, alors que tous les autres y étaient allés du leur (sauf David Pujadas). Le but était évidemment de l'amener à révéler qu'elle avait obéi à un "ordre de silence" venu d'en haut. Selon C à vous toujours, le public exigeait la vérité sur les raisons qui font qu'elle n'avait pas soutenu sa consœur contre "une direction inélégante ayant brutalement retiré Claire Chazal du weekend".
En plus -dixit Patrick Cohen -, pourquoi avait-elle passé un reportage niaiseux "sur les chiens surfeurs" qui tirait le "jité vers le bas" ? Alors, si on reprend tout dans l'ordre, on peut d'abord déjà ergoter sur cette fameuse "exigence de savoir" d'un public-télé dont il n'est pas franchement certain qu'il revendique constamment ce droit. Que nous, journalistes, ayons farouchement envie d'aller "au cœur du réacteur" et de "tout montrer du doigt", c'est une certitude logique, mais je ne suis pas sûre que les téléspectateurs aient senti la république déstabilisée par ce reportage sur les chiens surfeurs, au point d'en demander des comptes à Anne-Claire Coudray.
On peut raisonnablement penser qu'ils ont vu dans ce sujet une "virgule" distractive après plusieurs sujets graves. En voyant Anne-Claire Coudray face à l'équipe, j'ai en fait pensé à la célèbre phrase : "Père gardez-vous à droite...père, gardez-vous à gauche", prononcée par le jeune Philippe le Hardi à la bataille de Poitiers en septembre 1356 pour prévenir son père Jean le Bon des coups que lui portaient de partout les soldats anglais. Sur le plateau aussi c'était un tir nourri : logique du côté de Patrick Cohen qui a tendance à dire aux auditeurs et aux téléspectateurs ce qu'ils doivent penser, plus surprenant de la part d'Anne-Sophie Lapix, journaliste pugnace mais attachante et nuancée.
Comment ont-ils pu penser que les deux Claires ne s'étaient pas appelées en privé ? Tout cela était à la fois cruel et naïf. Imaginaient-ils vraiment qu'elle allait perdre pied ? S'excuser ? S'exaspérer ? Se flageller ? Leur donner raison en chargeant son patron ? L'espéraient-ils ? Dans quel but véritable ? Se sentaient-ils vraiment investis d'une "mission-informative" auprès d'un grand public qui, globalement, n'en demandait pas tant. Ce même grand public l'avait jugée au final brillante sans agressivité, vu qu'elle avait répondu posément, précisément, et surtout clairement. Sur tous les points. Les journalistes de C à vous n'avaient donc finalement peut-être pas eu tort de se laisser aller, dans le fond ! Sur la forme, c'était autre chose !
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