Isabelle Morini-Bosc : "Les commentaires sur la télé sont souvent désobligeants"

Difficile de prétendre le contraire, la production télé a, comme on dit, "ses grandeurs et ses servitudes" voire ses petites bassesses, on en convient. Mais il faut tout de même que les gens de télé aient le caractère mieux fait que la silhouette pour supporter les commentaires souvent désobligeants des "élites et des élus".

J'en veux pour preuve deux exemples plus frais que des œufs pondus vendredi. Le premier m'a été fourni samedi par le sympathique déjeuner de Canal + qui réunit chaque année au Fouquet's les "nommés des Césars". Au milieu du brouhaha ambiant, une voix s'est en effet soudain écriée : "Elle est pas trop conne pour quelqu'un passé par la télé". A qui s’adressait cette remarque pas forcément bienveillante mais parfaitement claire ? A Louane, l'ex-candidate de The Voice, distinguée comme meilleur espoir pour son rôle dans La famille Bélier. Et ce bélier - pardon ! - en rendait certains chèvre !

La télévision n'est pas un détail

Le second exemple m'a été "apporté sur un plateau" quelques heures plus tard. Sitôt le déjeuner terminé, je fonçais en effet à Lyon (via le TGV) où est chaque année décerné à l'Institut Lumière le prestigieux Prix Jacques Deray au meilleur polar de l'année, là L'Affaire SK1, du surdoué Fredéric Tellier. Juste avant de projeter ce remarquable film d'action (sur la traque du tueur Guy Georges), Bertrand Tavernier a rapidement glissé que ce cinéaste avait "fait une ou deux petites choses pour la télé avant ce grand film".

Or, parmi ces "points de détails télé", il y a la très bonne série Les hommes de l'ombre (première saison)...qu'il revendique avec raison. Comme Clovis Cornillac revendiquait dans LVT ce matin le fait de travailler, et pour le grand écran, et "pour l'autre". Qui sait également très bien faire, si on ose dire, son cinéma !