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Isabelle Morini-Bosc : "Gulli à L'Elysée, les enfants découvrent l'animal politique"
ÉDITO - Deux séries documentaires valent le coup d’œil : "Chats des villes et chats des champs" depuis le 9 septembre sur France 5 et Gulli à L'Elysée sur Gulli du 14 au 20 septembre.
On connait le principe de l'école buissonnière, qui consiste à sortir des sentiers battus. On peut également pratiquer la "télévision buissonnière", qui consiste à regarder autre chose que les programmes jugés importants "des carrefours télévisuels stratégiques". C'est comme cela que je suis tombée par hasard (enfin presque) sur deux programmes intéressants qui, comme dit l'autre, ne payaient pas de mine. Ou plutôt pas de mire. Ces deux programmes, je les ai d'abord regardés d'un œil distrait avant de mobiliser les deux, d'yeux.
Le premier faisait en effet une passionnante étude comparative entre matous des villes et matous des champs. Oui, les matous, les greffiers, les chats, quoi ! Et il ne fallait pas cinq minutes pour admettre que l'infiniment grand et l'infiniment puissant, ne devrait pas nous dispenser d'observer l'infiniment plus petit. Autrement dit les chats, sorte de concentré de vie sauvage. Il y a entre le tigre et le chat la différence qu'il y a entre la javel modèle grande surface ou modèle unidose. Pour montrer la vie secrète de nos "raminagrobis", les spécialistes avaient ainsi équipé de GPS -ou de caméras- 8 félins des villes et des champs afin de noter les différences de comportements entre ceux qui battaient le pavé des villes et ceux qui battaient la campagne.
Résultat : on découvrait par exemple que les mistigris citadins luttent en solitaire, les villageois en solidaires; les premiers défendent leur territoire, les autres s'unissent pour trouver des proies, comme leurs collègues à crinière dans les savanes. Et ce premier volet était passionnant, comme le sera sûrement la suite la semaine prochaine.
Gulli à L'Elysée, une belle campagne de pub
Bonne surprise aussi du côté de Gulli avec Gulli à L'Elysée, un reportage où l'on voyait 5 enfants conduits à l'Elysée par l'animateur Joan Faggianelli pour découvrir ces hauts lieux de décisions. À défaut de chats (quoique), les mouflets découvrent ce qu'est un "animal politique". Lorsqu'ils avouent par exemple s'être assis à la place des divers ministres avant la séance du mercredi (qui à la place de Manuel Valls, qui à celle de Christine Taubira ou de François Hollande), ils s'entendent répondre de la bouche du président : "C'est bien, on va leur dire à tous que la relève est arrivée".
Soyons francs, même si elles n'étaient pas faites pour ça, ces 52 minutes utiles (et instructives pour tous publics) constituaient la meilleure campagne de pub pour promouvoir "l'équipe élyséenne en place". Et vous imaginez la fierté (et du coup la reconnaissance) des parents dont le môme a serré la main du chef de l'état, du premier ministre et des autres ! Certes, aucun de nos élus ne nourrissait d'aussi basses arrière-pensées mais, pas vrai, il n'y a pas de mal à se faire du bien ! Surtout à une période où les motifs de mécontentement sont plus nombreux que les motifs de satisfaction. Ah ; ben si, tout de même.
