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Kanye West et Kim Kardashian font front commun
Crédit : Larry Busacca / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
C'est sûr, nous aurions dû communiquer plus tôt sur ce grand gaillard trop bien nourri, qui nous inspire depuis plusieurs semaines une solide indifférence teintée d'une vague pitié. Que voulez-vous, face à son œil aussi expressif que celui d'une carpe devant une table de conjugaison, nous avions fini par nous convaincre qu'ils étaient plusieurs dans sa très grosse tête et qu'il était plus sage de ne pas nous en mêler. D'autant que les internautes se chargeaient de lui régler son compte avec un peu d'humeur et beaucoup d'humour.
Mais voilà, il en va de notre état d'esprit comme du courant, il peut être sacrément alternatif et nous pensons aujourd'hui qu'il est impossible de glisser sur certains comportements indécents. De qui parlons-nous ? Mais de Kanye West, pardi. Et par extension, de sa femme Kim Kardashian (qui, des extensions, en a beaucoup). Comment ne pas avoir envie de titiller ce couple clinquant en voyant l'arrière-train de madame et le train de vie de monsieur, tous deux insensés (à quand le train de mesures ?).
Comme on a le droit de ne pas connaître Kanye West, précisons qu'il s'agit d'un rappeur-réalisateur-designer-compositeur-producteur-reproducteur, or donc marié à une vedette de télé-réalité qui s'est faite "transgéniser" partout où c'était possible : seins fesses, pommettes, menton, etc. Kanye, fausse valeur mais vrai talent, peut déjà se vanter de quelques 36 millions de disques vendus et 100 millions de téléchargements. Primé 21 fois aux Grammy Awards, il a trois albums à lui dans le classement des 500 plus grands albums de tous les temps.
On pouvait donc parler de lui pour les bonnes raisons, ce n'est pas le cas. Il vient ainsi de supplier (par tweet) ses admirateurs de soutenir la seule cause humanitaire digne d'intérêt à ses yeux : la sienne. Parfaitement. Il a récemment supplié le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg de lui donner un milliard de dollars pour régler son ardoise et l'aider à créer ce qu'il pouvait créer : "J'ai 53 millions de dettes [...] Mark Zuckerberg, investis un milliard de dollars dans les idées de Kanye West".
Puis, faute de réponse (quelle surprise), il en rajoute et rallonge :"Mark Zuckerberg, je sais que c'est ton anniversaire aujourd'hui, mais est-ce que tu peux m'appeler s'il te plait ? [...] je suis ton artiste favori mais tu me regardes alors que je ne respire presque plus et tu continues à écouter mon album chez toi. Tout le monde, faites tout ce que vous pouvez pour convaincre Mark de me soutenir".
Impudence et imprudence suprême, Kanye West reproche au patron de Facebook de financer des écoles en Afrique au lieu de l'aider. Et comme il apostrophe le créateur du réseau social sur son rival Twitter, on note qu'il cumule le "cucul" et le culot. Il ressemble en fait à ces types qui signent des lettres anonymes. Il compte sur autrui d'un côté, dépense sans compter de l'autre (on note le lac qu'il se fait creuser et qui creuse justement le déficit). Il oublie qu'il est aussi voyant que ses bijoux de famille.
Il me fait penser à ces endettés chroniques qui refusent d'économiser en affirmant "C'est déjà triste d'être pauvre, si en plus il faut se priver". C'est une façon de voir. On a le droit de ne pas cautionner. De dénoncer ces fausses idoles télé de certains jeunes. Leur fille a beau s'appeler North (Nord), ils sont sacrément "à l'ouest". À l'West, donc.
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