Isabelle Morini-Bosc : "Envoyé Spécial consacre une enquête au massacre de la syntaxe"

Et oui, l'adage est respecté, qui veut que "jamais deux sans trois". Pour le troisième jour et donc troisième billet consécutif, on va en effet "causer français", si je puis m'exprimer ainsi. Et parler plus précisément d'orthographe. C'est en fait l'émission Envoyé Spécial qui nous y ramène ce soir sur France 2 avec un sujet intitulé Orthographe, le prix des fautes, soit une enquête passionnante sur le massacre de la syntaxe.

Vous vous souvenez de ce proverbe du Roman de renart disant "De deux maux il faut choisir le moindre". Et bien, on pourrait le transformer par "De deux 'mots' on choisit toujours le moindre, le moins approprié, de surcroît mal orthographié". Premier constat du reportage : la quasi-totalité des échanges se fait aujourd'hui par écrit, par mails notamment, mais personne ne faisant plus aucun travail de correction, ces textes sont désormais "lardés" de fautes. Au point que le sens en est souvent altéré, modifié. 

Nos lacunes inquiètent les entreprises

Où est la nouveauté, direz-vous? Cette "révélation" surprend en effet à peu près autant que de s'étonner que l'eau mouille. Sauf que nos lacunes n'étant pas sans conséquences, elles inquiètent aujourd'hui à juste titre les entreprises. Vous voulez un exemple "parlant? Il concerne l'un de mes amis, qui attendait avec impatience sur les Champs Elysées la création de la boutique "homme" d'une célèbre marque de prêt-à-porter.

Coquin et surtout coquet de nature, il avait bivouaqué des heures devant l'entrée pour être sûr d'"investir" la boutique le premier. C'est dire sa surprise en découvrant dès l'ouverture qu'il s'agissait exclusivement de produits pour la maison (linge de table, serviettes de bain,..). : Il avait confondu "homme" et "home" (maison, foyer en anglais...). Est-ce bien utile de préciser qu'il s'est retrouvé dans de beaux draps face aux rigolards qui, a propos de fringues, lui ont taillé un sacré costard!