La nouvelle est tombée comme un couperet : non, l'être humain n'est biologiquement pas destiné à devenir immortel. Selon la revue scientifique britannique Nature, qui publie ce jeudi une étude sur le sujet, la durée maximale de la vie humaine aurait même déjà été atteinte : aucun humain ne pourrait vivre au-delà de 125 ans.
Pour parvenir à ces désolantes conclusions, les chercheurs américains ont étudié les "super-centenaires" dans quatre pays (France, Japon, États-Unis et Royaume-Uni), et ont constaté que l'âge maximum au décès avait augmenté entre 1970 et 1980, mais stagné à partir de 1995.
"Les doyens de l'humanité sont morts aux environs de 115 ans et nous prédisons que cela ne devrait pas changer dans un avenir prévisible", a ainsi expliqué Brandon Milholland, l'un des auteurs de l'étude. Selon lui, les chances qu'un être humain passe le cap des 125 ans sont quasi inexistantes, avec "une probabilité de moins d'1 sur 10.000", a-t-il ajouté.
Serions-nous donc tous condamnés à cet implacable déterminisme ? Selon le Dr Vijg, l'un des auteurs de l'étude, pour étendre encore la longévité au-delà de 125 ans, il faudrait "des avancées thérapeutiques" permettant de "maîtriser les nombreux variants génétiques qui semblent déterminer collectivement la durée de la vie humaine".
Mais la science n'a pas dit son dernier mot. Des chercheurs de l'université de Stanford (États-Unis) s'intéressent ainsi de près à un phénomène qui pourrait expliquer les raisons du vieillissement de nos cellules : le raccourcissement progressif des télomères, sortes de petits brins situés aux extrémités des chromosomes, le support de l'information génétique présent dans chaque cellule qui compose un individu.
Lorsqu'une personne naît, les télomères situés au bout de ses chromosomes sont longs et flambant neufs. Le problème, c'est qu'à chaque nouvelle division cellulaire (le mode de multiplication des cellules qui permet à notre organisme de se régénérer), le télomère situé sur à l’extrémité des chromosomes se raccourcit un peu.
Ce phénomène explique pourquoi une cellule ne peut pas se reproduire éternellement : quand le télomère est devenu trop petit, la cellule se "suicide" pour éviter que l'information génétique qu'elle contient soit à son tour grignotée. Or, à l'échelle d'un individu, chaque cellule qui meure entraîne irrémédiablement le vieillissement global de tous les organes.
Pas spécialement réconfortant, pourrions-nous dire. Et pourtant, en prolongeant les recherches sur ce sujet, certains scientifiques ont réussi à isoler ce qui pourrait bien être la fontaine de jouvence des cellules : la télomérase. Il s'agit d'une enzyme dont le rôle est de reconstituer les télomères pour les "réinitialiser" à leur niveau de départ, créant ainsi des cellules véritablement immortelles capables de se reproduire à l'infini.
Mais alors, pourquoi ne
pas s'injecter de la télomérase à haute dose dans les cellules ? Eh bien parce
que la reproduction à l'infini de cellules porte parfois un nom beaucoup moins
plaisant : le cancer. En 1994, des chercheurs ont en effet montré que la quasi-totalité des cellules cancéreuses étaient constituées de cellules possédant de la télomérase alors qu'elles ne devaient pas en avoir en principe.
Ironie du sort, donc : la télomérase permet l'immortalité des cellules... Mais donne le cancer. Des chercheurs cherchent actuellement des moyens de contourner ce problème de taille, mais la route semble encore bien longue avant que l'homme puisse offrir à ses cellules la vie éternelle.
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