Vingt-cinq ans après les premiers balbutiements du web et les premières pages Internet, il reste quelques irréductibles Gaulois, coupés de ce monde parallèle à la fois merveilleux et terrifiant. L'autarcie est parfois choisie, notamment pour ceux qui refusent de s'exposer aux "dangers" de la toile. D'autres sont contraints, pour raisons de santé, de s'éloigner des ordinateurs. Si Internet a considérablement modifié la société, il reste possible de vivre sans. Non sans difficultés. Alors que les démarches administratives continuent de se "délocaliser" sur le web, l'accès à Internet devient presque indispensable. C'est aussi là qu'on peut se perdre, des heures durant, dans les méandres de la toile. Un temps précieux gâché en futilités qui suscitent l'indignation de certains.
Des parents qui souhaitent réduire le temps passé par leurs enfants devant les écrans aux ultra-conservateurs résolument anti-internet, les profils et les motivations sont nombreux. La source du rejet peut ainsi être religieuse. Des juifs ultra-orthodoxes organisaient en 2012 un rassemblement contre le web aux États-Unis, arguant qu'internet était responsable du délitement de la structure familiale et de la dépravation des mœurs via les réseaux sociaux et la pornographie en libre-accès. Une manifestation qui fait écho au mode de vie des Amish, groupe religieux américain qui interdit à ses membres l'usage de toute forme de technologie.
Mais ces batailles semblent aujourd'hui d'un autre temps. Même les groupes politiques et religieux les plus conservateurs, voire extrémistes, sont présents sur la toile. Le groupe terroriste État islamique, aussi archaïque, rétrograde et sanguinaire qu'il soit, développe ainsi une stratégie de communication en ligne très travaillée.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ceux qui bannissent complètement Internet de leur vie ne sont pas des fanatiques. La plupart n'y ont tout simplement pas accès, soit parce qu'ils habitent la campagne profonde, soit parce qu'ils ne savent pas s'en servir ou alors parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'équiper.
L'autarcie 2.0 peut être aussi subie. Ce cas, plus rare, est lié à une hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Une pathologie nouvelle, méconnue et très contraignante. Les personnes qui en sont atteintes peuvent souffrir de maux de têtes, de brûlures ou de tachycardie en présence des fameuses ondes émises par les appareils électriques et la Wi-Fi, entre autres. Obligés de vivre reclus de la société, ils mènent une vie très précaire. Plusieurs associations existent en France pour alerter sur le phénomène et défendre les "zones blanches", endroits reculés sans ondes téléphoniques.
Si les hypersensibles aux ondes seraient près de 1.000 en France, les habitants de ces "trous noirs" du web sont 650.000, soit 1% de la population française. Ils ne captent pas du tout le réseau dans les secteurs ruraux où ils habitent, "zones blanches" où les opérateurs n'ont pas installé les infrastructures permettant de se connecter. La faute à un nombre insuffisant d'habitants pour que leur mise en place soit rentable. Plus de 260 communes françaises sont concernées et devraient être reliées au reste du pays en 2017 dans le cadre d'un programme lancé par Bercy. Politique qui inquiète les "allergiques" aux ondes ayant trouvé refuge dans ces villages.
Certaines personnes âgées, ayant construit la majeure partie de leur vie sans Internet, n'ont pas ressenti le besoin ou la volonté d'utiliser ce réseau. Ils sont aujourd'hui minoritaires : en 2009, 62% des plus de 70 ans étaient équipés d'un ordinateur. Reste que l'âge "reste le principal critère discriminant dans l'usage de ces technologies", estime Dominique Boullier, sociologue auteur d'un livre sur l'urbanité numérique interviewé par Atlantico. "Pour des raisons cognitives, à un certain âge il est difficile de réapprendre" et "pour cette population là, internet ne présente pas d’intérêt particulier dans leur façon de vivre", ajoute-t-il.
Mais, contrairement aux hypersensibles, ces personnes âgées qui ont "loupé le wagon numérique" ont accès au téléphone, à la télévision et à la radio. Pas de quoi se couper complètement du monde, et rester dans le coup.
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