VIDÉOS - "Internaut Day" : comment on parlait d'Internet dans les années 90

Alors que l'"Internaut Day" célèbre les 25 ans de l'ouverture d'Internet au public, retour sur la manière dont les médias présentaient cet outil, alors nouveau, il y a 20 ans.

Daniel Bilalian présente "l'Internet" au JT en 1995

Crédit : Capture d'écran INA

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À 25 ans, Internet n'a plus de secrets pour personne. Le réseau mondial de partages de données et d'informations, qui fête ce mercredi 23 août son quart de siècle à l'occasion de l'Internaut Day, a été adopté par (presque) tous. Si certains seniors peinent encore à se familiariser avec l'outil, Internet est devenu indispensable et habituel dans la plupart des régions du monde. Mais si la présence d'un ordinateur semble aujourd'hui aussi (voire plus) ordinaire que celle d'une télévision dans un foyer, ça n'a pas toujours été le cas.

Durant les années 90, balbutiements du Web, la Toile faisait l'objet de toutes les fascinations, toutes les inquiétudes, et la grande fierté des quelques-uns qui arrivaient déjà à la manier. Ouvert au public depuis le début de la décennie, Internet interpelle aussi vite qu'il se développe. Une époque qui semble bien lointaine, dont seuls témoignent des reportages explicatifs et autres débats télévisés. D'un présentateur de JT heureux de présenter le "mode d'emploi d'Internet" à un Thierry Lhermitte fier d'en faire une démonstration, les débuts d'Internet sont aussi risibles qu'attendrissants.

Fascination, curiosité et angoisse

"Une sorte de Minitel à l'échelle planétaire". C'est avec ces mots que les premiers reportages définissent ce que l'on prend aujourd'hui rarement la peine d'expliquer. En 1994, l'émission Soir 3 illustre les possibilités offertes par le Web en montrant comment se retrouver "en direct avec la NASA pour revivre le dernier vol Apollo". Comprendre : visionner une vidéo. Le succès d'internet est tel qu' "Apple, IBM et Microsoft s'apprêtent à créer leurs propres réseaux, qui eux ne seront sans doute pas gratuits." Pas sûr.

"Bienvenue dans le monde d'Internet !" lance la journaliste du journal télévisé de France 2 en 1995. On nous apprend que l'on peut "communiquer avec la planète" (même Bill Clinton !). Et ce n'est pas tout : au-delà de cette messagerie universelle, on trouve tout sur Internet : informations touristiques, filmographies... Le Web est surtout "l'autoroute de l'information", qui permet aux universités de se développer. Certains parlent même de la naissance de la "démocratie électronique". Cependant, d'étranges rumeurs circulent autour de ce fameux réseau : certains disent qu'il est déjà saturé, d'autres affirment qu'il est pollué par "les trafiquants en tout genre". De quoi accueillir l'invention avec ce qu'il faut de frisson.

En 1995, les reportages explicatifs continuent. Les modes d'emploi d'internet pullulent, pour présenter "ce monde nouveau et sans limites". En 1996, événement : un cybercafé, "un café pas du tout comme les autres", qui permet de "communiquer avec le monde entier grâce au réseau Internet", ouvre ses portes à Nantes en décembre 1995. Attention, cependant : quelques mois plus tôt, on a découvert que "sur le fameux réseau de communication internationale Internet, n'importe qui pouvait trouver la recette destinée à confectionner une bombe."

Bienheureux ceux qui comprennent

Au milieu de toutes les interrogations que soulève le Web, certains le manient à la perfection et se sentent très à l'aise avec le réseau. Parmi eux, l'acteur Thierry Lhermitte. En 1996, il est aussi à l'aise avec une souris qu'avec une télécommande. Si bien que Jean-Luc Delarue l'invite sur son plateau pour une démonstration. Le sourire fier, la main nonchalamment rentrée dans la poche, l'acteur des Bronzés montre à l'animateur stupéfait comment surfer sur le site de France Cinéma Multimédia, une société qu'il a créée.

Sous les applaudissement du public, il explique qu'on y trouve "plein d'actualité, de bandes-annonces, d'images, de textes, d'informations sur le cinéma". Tandis que Thierry Lhermitte clique sur des liens pour agrandir des photos, Jean-Luc Delarue est conquis : "Non mais vous assurez ! Je me demandais si vous pouviez le faire !"