Olivier Adam sort "La Renverse", un roman traversé par les douleurs familiales

Olivier Adam est aujourd'hui l'une des figures majeures du roman français, lauréat du Grand Prix RTL-Lire en 2008 avec Des vents contraires, plusieurs fois adapté au cinéma ou à la télé pour Je vais bien, ne t'en fais pas ou À l'abri de rien. Il publie son 12e livre chez Flammarion, La Renverse, en cette rentrée littéraire de janvier.

C'est l'un des romans à ne surtout pas rater en ce début d'année. Antoine travaille dans une librairie en Bretagne, un trentenaire comme absent à lui-même et aux autres, visiblement le type qui ne s'est jamais remis d'un sale coup que lui a fait la vie. Quand un matin, il découvre dans le journal la mort de l'ancien maire de sa ville natale en banlieue parisienne, Antoine comprend qu'il va lui falloir affronter ce passé qui ne passe pas, pour enfin se reconstruire.

Faire parler ceux dont on ne parle jamais

Dans la ville de ses origines, l'ancien maire s'est retrouvé au centre d'un retentissant scandale, accusé d'abus sexuels sur deux employées municipales avec la complicité de son adjointe et maîtresse, la mère d'Antoine. Incrédulité puis honte et humiliation, le ciel s'est abattu sur la tête de celui qui n'était encore qu'un adolescent. "Mon obsession, c'est de faire parler ceux dont on ne parle jamais. Dans une affaire comme ça, où un homme politique et son adjointe sont accusés de viol et d'agression sexuelle, ceux dont on ne parle pas ou mal, ce sont souvent les victimes elles-mêmes. Et il y a des victimes collatérales : les proches, la famille, qui sont victimes de la rumeur, de la honte d'être accusés d'une telle ignominie... Mais qui peuvent aussi être confrontés au fait que leurs parents sont peut-être des ordures, et qu'ils doivent vivre avec ça", observe le romancier.

Mon personnage croit mener l'enquête sur qui était sa mère, mais finalement, il enquête sur lui-même

Olivier Adam

Et justement, Antoine n'a jamais su vivre avec ça. "Tout me paraissait en permanence contaminé par le passé", lui fait dire Olivier Adam. Alors Antoine se décide enfin à retourner dans sa ville natale pour assister aux obsèques de l'ancien maire et tenter de trouver des réponses aux questions qui le hantent depuis si longtemps. "Il croit mener l'enquête sur qui était sa mère, comment elle a pu basculer de la femme normale à une maîtresse perverse qui va jusqu'à abuser de son pouvoir pour exploiter sexuellement ses employés. Mais finalement, il enquête sur lui-même. Comment ai-je pu ne jamais remettre en doute sa culpabilité ?, Comment ai-je pu du jour au lendemain considérer mes parents comme des objets de dégoût ?, Qu'est ce qu'il y avait avant cela, quel ressentiment, quel manque d'amour et de confiance ?", interroge Olivier Adam.

La peau dure

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Les douleurs familiales, c'est un thème cher à Olivier Adam. Il creuse en effet son sillon des blessures intimes sur une trame de thriller politique inédite chez lui. Il pose la question des tourments familiaux, ici notamment, cette question vertigineuse, qui sont vraiment nos parents, que savons-nous de leurs mystères, de leurs secrets ?
"Ce que je constate toujours - et que je ne regarde pas de manière hautaine - c'est de voir des gens avec un âge respectable, une situation enviable, dont la vie est faite, mais qui ont toujours affaire avec leurs blessures d'enfance. Il y a une belle chanson de Daho, La peau dure, qui parle de ça", explique le romancier. Avec la cruauté d'un Chabrol et la mélancolie d'un Modiano, Olivier Adam signe le roman renversant de l'éveil à la vie d'un homme anesthésié par un passé maudit. Laissez-vous tenter, bousculer, émouvoir par La Renverse publié chez Flammarion.

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