C'est à lire : "Les petites filles", de Julie Ewa

Je vous emmène en Chine ce matin dans le village de Mou di, un village magnifique, des rizières en terrasse, au milieu de nulle part où se nichent les pires horreurs, avec cette question : que vaut la vie d’une petite fille ? Lina, une jeune française décide de venir passer quelques mois en Chine. Sur sa route, elle croise un humanitaire qui enquête sur les disparitions inquiétantes des petites filles depuis des années. Et voilà Lina qui se retrouve au milieu d’un grand secret et d’un grand mystère. Sauf que sa présence dérange, sauf que ses questions dérangent quand elle essaie de comprendre pourquoi Sun Tang une jeune femme de 23 ans a disparu en 1991.

Le récit alterne le temps présent, et le passé, entre le malaise dans le village de Mou di, l’enquête de Lina, la jeune française et la vie pleine de souffrances de Sun Tang de1991. Lina a peur… Pourquoi ceux à qui elle parle dans ce petit village meurent-ils les uns après les autres dans des circonstances bien mystérieuses ? Les moines qui l’accueillent sont-ils au-dessus de tous soupçons ? la police chargée d’enquêter sur ses disparitions d’enfants est-elle irréprochable ?

Au fil du récit, au suspens très bien mené, on frissonne d’effroi. La politique de l’enfant unique en Chine a tout d’un coup un visage. Des visages plutôt, des gamines regroupées, dans des maisons isolées, livrées à la mafia, à la prostitution… trafic d’organes, adoption clandestine. Des familles chinoises prêtes à tout pour cacher l’arrivée d’une petite fille. Des familles prêtes à tout pour n’avoir qu’un seul enfant, si possible un garçon. Mais voilà, Lina, la française, est obstinée. Et elle soulève des secrets qui dérangent. Le rythme est soutenu, le récit haletant même s’il vous serre le cœur.

Ce roman, Les Petites filles, est paru chez Albin Michel, dans la collection "Spécial suspense". L’auteur : Julie Ewa est une jeune femme de 24 ans. Elle écrit, le soir, en silence, sur son ordinateur. Elle a envoyé son manuscrit chez plusieurs éditeurs, sans réponse. Et c’est Albin Michel qui accepter de publier ce roman que je vous conseille vivement ce matin. Vous le lirez en quelques heures, voire en une nuit.

Un talent repéré par Jean-Christophe Grangé, le maître du suspense. Voilà ce qu’il dit de ce polar  : 
"Un sacré bon bouquin. Aucune des maladresses normales dans un premier livre : on ne peut pas soupçonner qu’il s’agit d’un premier roman, surtout écrit par une personne aussi jeune. Tout ceci est super prometteur. Vraiment génial !".