Assia Djebar, l'académicienne aux multiples facettes

PORTRAIT - Professeure, écrivaine, réalisatrice, Assia Djebar était un monument de la littérature maghrébine. Elle siégeait à l'Académie Nationale française et l'Académie royale de Belgique.

Assia Djebar le 8 octobre 2014 (archives)

Crédit : JOHN MACDOUGALL / AFP

Fatma-Zohra Imalayène, plus connue sous le nom d'Assia Djebar est décédée vendredi 6 février à l'âge de 78 ans. Écrivaine et académicienne, c'est une grande voix de la littérature maghrébine qui s'est éteinte dans un hôpital parisien.

Née en Algérie, elle était entrée dans l'Histoire en devenant la première femme d'origine algérienne a siégé sous la Coupole. François Hollande a rendu hommage à "cette femme de conviction, aux identités multiples et fertiles qui nourrissaient son oeuvre, entre l'Algérie et la France, entre le berbère, l'arabe et le français".

Traduite en plus de 20 langues

Citée à plusieurs reprises pour le Prix Nobel de littérature, Assia Djebar était une romancière reconnue. Et ce depuis son premier ouvrage, La Soif (1958). Traduite dans une vingtaine de langues, son oeuvre traduit essentiellement le sort des femmes et des intellectuels dans son pays, notamment dans les années 1990. L'Algérie est alors frappée par une violente guerre civile.

Un thème qui résonne aussi dans ses films, La Nouba des femmes du mont Chenoua (prix de la critique internationale à Venise, 1979) et La Zerda ou les chants de l'oublie (prix du meilleur film historique du Festival de Berlin, 1983).

"Je ne suis pas un symbole"

Mais cette fille d'institutrice, originaire de Cherchell à l'ouest d'Alger, ne s'est pas arrêtée là. Celle qui a été élue le 16 juin 2005 au fauteuil de Georges Vedel, était aussi une universitaire reconnue. Enseignante d'histoire, de littérature et aussi de cinéma, elle a voyagé entre le Maghreb, la France et les Etats-Unis.

Une carrière exemplaire pour cette femme d'origine algérienne qui refusait pourtant d'être vue comme un symbole, relate Le Figaro. "Je ne suis pas un symbole. Ma seule activité consiste à écrire. Chacun de mes livres est un pas vers la compréhension de l'identité maghrébine et une tentative d'entrer dans la modernité. Comme tous les écrivains, j'utilise ma culture et je rassemble plusieurs imaginaires."

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