L'étau se resserre autour de Dimitri Mohamadi dans l'affaire de la vente des images de la fusillade filmées par la caméra de surveillance du Casa Nostra, un restaurant italien du XIe arrondissement de Paris dont les clients installés à sa terrasse ont essuyé des tirs de kalachnikov le soir du 13 novembre. Mardi soir, dans C à vous sur France 5, le gérant de l'établissement avait formellement démenti être impliqué dans la transaction des images que le journal britannique The Daily Mail aurait acheté 50.000 euros. Assurant ne pas avoir été témoin ni même au fait de la vente, il avait affirmé sa volonté d'attaque Canal+ en justice et remis en cause les images floutées de la caméra cachée tournée par le journaliste Djaffer Ait Aoudia et révélée par Le Petit Journal quelques jours auparavant, un peu moins de deux semaines après les attentats.
La réplique de Canal+ ne s'est pas faite attendre. Elle contredit largement la ligne défendue par Dimitri Mohamadi. Le Petit Journal a diffusé mercredi 2 décembre de nouveaux extraits bruts (sans montage ni floutage) de la caméra cachée tournée par le journaliste indépendant Djaffer Ait Aoudia où l'on voit et entend clairement le gérant du Casa Nostra participer à la transaction avec un journaliste du Daily Mail.
Dans une séquence, Dimitri Mohamadi se trouve à côté d'une personne qui compte des liasses de billets dans une enveloppe. Dans une autre, il montre les images de la caméra de surveillance directement sur son téléphone portable en expliquant qu'il n'y a pas eu de morts et en indiquant du doigt où se situent les tireurs. Dans une troisième, encore, on l'entend affirmer qu'il est le seul restaurant du quartier à détenir des images dans lesquelles on voit les tireurs.
Lorsque les images des terroristes tirant sur les clients assis à la terrasse du Casa Nostra sont sorties dans le Daily Mail le 22 novembre, Dimitri Mohamadi s'était d'emblée défendu d'avoir effectué une quelconque transaction. "Je n'ai pas accepté l'argent. C'est de l'argent sale. Je lui ai dit (au journaliste britannique, Ndlr) que je n'avais pas besoin de cet argent, que je le gagne au restaurant", avait-il confié à RTL avant d'évoquer une possible initiative "de gens [qu'il] connaît, de la famille" ou "d'un cousin éloigné".
Accusé d'avoir facilité et incité la transaction et d'avoir cherché à vendre son sujet à plusieurs rédactions, le journaliste Djaffer Ait Aoudia, ancien de France 2, Arte et Mediapart, a quant a lui expliqué sa démarche dans un mail diffusé pendant Le Petit Journal. Il affirme que les reproches qu'on lui adresse "dépassent" pour lui "l'entendement" et assure qu'il "aurait pu manipuler les images avant de les fournir (au Petit Journal, Ndlr)" s'il avait eu "quelque chose à [se] reprocher" alors qu'il a fourni "quatre heures d'images brutes, non retouchées, non montées, toutes droit sorties de la caméra" en "preuve de [sa] bonne foi". Et d'ajouter : "Faut-il simplement signaler qu'une enquête, menée en caméra cachée, implique des procédés que l'on peut discuter certes, mais qui ne font pas du journaliste 'un complice'?"
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