Un air bonhomme et son surnom de “Big moustache”, mais aussi un goût et un talent pour la provocation, notamment dans les médias. Au cours de son ascension chez Total, Christophe de Margerie n’a jamais retenu ses mots, jusqu’à rester célèbre pour quelques saillies.
Pour de nombreux Français, Christophe de Margerie est devenu célèbre par cette prédiction aux allures de pique. Dans un pays en crise, le moustachu avait ainsi fait part de toute sa franchise et d’une réelle habileté à jouer avec les éléments de communication.
Car dans les faits, Christophe de Margerie dénonçait ainsi la pression fiscale trop importante sur les pétroliers. Au-delà de faire bondir Nicolas Sarkozy, cette tirade lui avait surtout valu de se voir poser la question des deux euros par litre à chaque interview. Et de lui inspirer une nouvelle sortie facétieuse.
“Je me suis déjà fait piéger une fois en répondant à une question sur le litre à 2 euros, je ne vais pas recommencer. Alors, je vais faire comme les Verts, qui font des projections à quarante ans. Oui, je vous le confirme, l'énergie sera plus chère qu'aujourd'hui !”, expliquait-il dans les colonnes de L’express.
Après quarante ans passés dans la même entreprise, de sa sortie d’école de commerce à son décès tragique, le dirigeant a développé un amour pour Total, une entreprise où il avait pourtant postulé au départ parce qu’elle se situait “près de chez lui”. Mais s’il était fier de diriger la plus grande entreprise française, son rapport aux Français n’a pas toujours été simple, la faute aux affaires Erika et AZF notamment.
“Nous sommes la première entreprise française, mais nous ne sommes pas responsables de tous les maux”, répondait-il ainsi à une question sur le désamour des Français envers un fleuron national.
Pour autant, le PDG était loin de se laisser abattre par cet amour-vache, conscient de la complexité de sa tâche. “Si nous n'étions présents que dans les pays démocratiques, on serait vite à court de pétrole”, renvoyait-il par exemple aux critiques.
Interrogé à l’Assemblée nationale à propos de l’exploitation des gaz de schistes et de la transition énergétique, le puissant PDG avait interloqué les députés par sa franchise et son refus de la langue de bois.
Refusant de répondre à certaines questions, campé dans sa posture d’âpre négociateur, il avait poussé à bout certains des élus, sans trembler. Un trait de caractère traditionnel d’un homme jamais effarouché par une joute verbale.
Parmi ses détracteurs lors de ce passage, François Pupponi, le député socialiste du Val d’Oise lui avait même intimé de “changer de ton”.
Fréquemment accusé d’être à la tête d’une entreprise qui ne paye pas d’impôts en France, Christophe de Margerie a toujours balayé ce procès d’un revers de main. Début 2014, le PDG regrettait même la situation.
"Total est une société qui paie énormément d'impôts, à peu près 14 milliards d'impôts, ce qui représente 56% de nos résultats avant impôts. Mais en France, nous avons des pertes, or on ne paye pas sur des pertes.” Entre discours de circonstance et franc-parler, l’homme n’en reste pas moins très attaché à la France, et à la santé de celle-ci.
Pour preuve, sa proposition de “contribution exceptionnelle” co-signée avec 15 autres chefs d’entreprise, de payer plus d’impôts en temps de crise. En 2011, l’appel dit ainsi : “Nous, présidents ou dirigeants d'entreprises, hommes ou femmes d'affaires, financiers, professionnels ou citoyens fortunés, souhaitons l'instauration d'une 'contribution exceptionnelle' qui toucherait les contribuables français les plus favorisés.”
Sans jamais se dévoiler sur ses orientations politiques, Christophe de Margerie s'est très régulièrement mis en avant dans les médias et sur tous les sujets. Interviewé en juin 2014 par France 24 alors qu’il se trouvait au sommet mondial des femmes de Paris, il avait une fois de plus montré son talent à serpenter entre les questions.
Notamment interrogé sur une éventuelle obligation d’avoir une proportion imposée de femmes au sein des conseils d’administration, le patron de Total s’en était tiré par une pirouette : “Je suis pour les objectifs à remplir, les “targets”, pas pour ça. Là, ce que l’on vise, c’est un minimum. À quand les 40% d’hommes au minimum alors ?”
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