Alors qu'un Irakien a été placé en garde à vue en juin puis mis hors de cause dans l'enquête sur la tuerie de Chevaline (Haute-Savoie), le 5 septembre 2012, le passé mystérieux de l'une des victimes intrigue les enquêteurs.
Saad al-Hilli, 50 ans, ingénieur britannique d'origine irakienne, sa femme Iqbal, 47 ans, sa belle-mère de 74 ans, et Sylvain Mollier, cycliste français de 45 ans, avaient été abattus. L'une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, cachée sous les jambes de sa mère, s'en était miraculeusement sortie indemne.
"Y a-t-il un secret dans la famille qu'on n'aurait pas trouvé ? Est-ce que ça concernait Saad ? Ou sa femme Iqbal ?" s'interroge le lieutenant-colonel Benoit Vinnemann, qui commande la section de recherches (SR) de Chambéry.
Le passé d'Iqbal al-Hilli suscite de grandes interrogations. L'épouse de Saad al-Hilli a toujours caché à sa famille un séjour aux Etats-Unis entre février 1999 et décembre 2000. Elle y a épousé un chirurgien-dentiste de 13 ans son aîné, pour en divorcer rapidement. Or cet homme, James T., est mort à Natchez (Mississippi) le 5 septembre 2012, le même jour que la tuerie de Chevaline, officiellement d'une crise cardiaque.
Concernant Iqbal, "on a découvert des choses surprenantes et on n'a toujours pas de réponse à certaines questions", indique le lieutenant-colonel Vinnemann.
Ce lundi 7 juillet, Éric Maillaud, le procureur de la République à Annecy, a confirmé qu'un Irakien de 35 ans avait été placé en garde à vue en juin puis mis hors de cause. Doté d'un lourd passé de délinquant, l'homme avait été arrêté "suite aux déclarations précises d'un codétenu laissant penser qu'il aurait pu être sollicité dans le cadre d'un contrat visant à abattre des Irakiens", a déclaré le procureur.
Les gendarmes de la SR de Chambéry enquêtaient sur cet Irakien depuis un an et demi en vue d'établir un lien avec le meurtre. Les enquêteurs ont notamment pu établir qu'il n'était pas en France le 5 septembre 2012. "Il a nié toute participation à quelque contrat que ce soit. Il nie même l'existence de ce contrat", a indiqué Éric Maillaud, ajoutant qu'aucun lien n'avait pu être établi avec la famille al-Hilli.
Les enquêteurs n'excluent pas qu'un contrat ait bien existé mais que l'Irakien arrêté en juin n'en ait pas été l'exécutant. Hypothèse renforcée par la présence signalée de deux véhicules non identifiés (un 4X4 sombre et une moto blanche) près des lieux du crime, ainsi que par une discussion animée entre Saad al-Hilli et un homme de 30 à 40 ans à la tenue soignée, la veille du drame.
Au vu du mode opératoire, les enquêteurs pourraient être tentés de privilégier la piste d'un tueur local. "Mais on ne peut pas faire l'impasse sur tous les mystères qui entourent la famille", estime le chef de la SR.
Cet Irakien est la troisième personne placée en garde à vue dans cette affaire, après Zaid al-Hilli, frère de Saad, en juin 2013, et un ancien policier municipal haut-savoyard en février 2014. Une vingtaine de gendarmes travaillent encore à plein temps sur l'affaire côté français.
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