Tuerie de Bruxelles : "La prison est une machine à fabriquer des terroristes", dit Jean-Louis Bruguière

INVITÉ RTL - L'arrestation de Mehdi Nemmouche, auteur présumé de la tuerie de Bruxelles, montre l'embrigadement jihadiste à l'oeuvre dans les prisons françaises, estime l'ancien juge antiterroriste.

Photo de Mehdi Nemmouche publiée le 1er juin 2014

Crédit : AFP

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Mehdi Nemmouche se serait radicalisé lors d'une incarcération. "La prison est une machine à fabriquer des terroristes", estime l'ancien juge spécialiste de la lutte antiterroriste Jean-Louis Bruguière.

L'auteur présumé de la tuerie du musée juif de Bruxelles le 24 mai dernier a été arrêté à Marseille vendredi 1er juin. Délinquant multirécidiviste, il aurait été embrigadé dans le jihad en prison. "Incontestablement, la prison est un lieu où s'exerce la radicalisation", explique Jean-Louis Bruguière. "On n'a pas la ressource pour isoler les radicaux qui sont là pour faire du prosélytisme et du recrutement", poursuit l'ancien juge, qui évoque un véritable "problème de contamination".

Des services antiterroristes "particulièrement performants"

Dans le cas de Mehdi Nemmouche, dont les services de renseignement connaissaient le départ pour la Syrie, "on était dans une phase où aucune décision n'a été prise, probablement faute d'élément", explique l'ancien juge. "On a un arsenal très fort (pour lutter contre le jihadisme, ndlr), mais le problème est dans l'application", poursuit-il.

Selon Jean-Louis Bruguière, les moyens pour faire face au "flux de jihadistes sans précédent dans l'Histoire", pourraient être encore renforcés, bien que les services soient déjà "particulièrement performants".

Depuis la mise en place du "plan anti-jihad", 121 familles ont déjà alerté sur la radicalisation d'un proche. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a également annoncé ce lundi 2 juin quatre arrestations liées aux filières jihadistes en Île-de-France et dans le Sud.