Tirs dans un Thalys : faut-il renforcer les contrôles au risque de discriminer ?
REPLAY - Le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies a jeté un pavé dans la mare ce lundi en déclarant qu'il préférait "discriminer pour être efficace plutôt que rester spectacteur".
On refait le monde avec :
- Nicolas Domenach, journaliste
- Philippe Besson, écrivain
- Hélène Pilichowski, journaliste
- Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro
La sécurité passe-t-elle avant le risque de discrimination ? Interrogé ce lundi matin 24 août à propos du renforcement des contrôles dans les gares après l'attentat déjoué dans le Thalys vendredi, le secrétaire d'État aux Transports Alain Vidalies a déclaré qu'il "(préférait) qu'on discrimine pour être efficace plutôt que rester spectateur". Des propos qui ont aussitôt déclenché la polémique.
Pour Yves Thréard, le secrétaire d'État a fait "une erreur de forme", mais "sur le fond, "il dit une vérité", puisque les contrôles aléatoires se pratiquent déjà de façon discriminante. Pour Hélène Pilichowski, il s'agit d'une maladresse de sa part. Nicolas Domenach ne partage pas leur point de vue. Selon lui, la polémique n'a rien à voir avec la bien-pensance, c'est une "faute politique", à un moment où le gouvernement veut rassembler.
Les terroristes n'ont pas de couleur
Nicolas Domenach
Philippe Besson met en avant des chiffres parlant : un Noir a six fois plus de risques de se faire contrôler à Paris et à Marseille et un Arabe sept fois plus. Face à de tels contrôles, qui doivent être motivés par un comportement suspect, on lance le message à la communauté noire et arabe que leur couleur de peau éveille la suspicion.
Le contrôle est une chose, mais il faudrait exploiter au mieux les informations. Un exemple frappant illustre ce fait : en décembre 2014, Amedy Coulibaly, auteur de l'attentat de l'HyperCacher, était contrôlé par la police qui voyait qu'il était fiché. Quelques jours plus tard, il commettait l'irréparable.
