Tirs dans un Thalys : Alek Skarlatos, l'un des héros américains, ne croit pas "être héroïque"

Trois semaines après l'attaque à main armée dans un train Thalys qui effectuait la liaison Amsterdam-Paris, Alek Skarlatos, l'un des militaires américains ayant neutralisé le suspect Ayoub El-Khazzani, s'exprime pour la première fois à un média français. Le jeune homme de 22 ans s'est confié au micro de RTL, alors qu'il était occupé par des répétitions pour la version américaine de Danse avec les stars. notamment pour dire qu'il ne se sent pas comme un héros.

"Je savais qu'il fallait qu'on fasse quelque chose. On l'a fait parce qu'on ne voulait pas mourir. Et nous savions que ce type nous tuerait, et beaucoup d’autre personnes. Si quelques-uns d’entre nous devaient mourir pour l’empêcher de tirer, ça le valait bien. Oui, j’aurais pu mourir, c’est évidemment le choix que nous avons fait. Mais ce n’est même pas une pensée qui a traversé notre esprit. J’ai juste pensé, 'allons-y !' (...) Je ne crois pas que c’était être héroïque ou je ne sais quoi. On a eu de la chance, on a survécu", raconte-t-il en précisant qu'il était "absolument terrifié" et que son "cœur battait à tout rompre".

Sans "frontières sécurisées", les attaques "vont continuer"

Alek Skarlatos, qui disait après le 11 septembre, sur le ton de la "blague", qu'il voulait bien "tabasser" un terroriste en cas d'attaque, invite les gens à faire preuve de courage : "Je leur dirais simplement de ne pas rester le bras ballants. Se cacher ne changera rien. Si au moment où un terroriste s’apprête à ouvrir le feu, tout le monde lui saute dessus, il sera peut être capable de tuer quelques personnes mais pas autant que ce qu’il cherchait".

Pour lui, c'est un réflexe d'autant plus important "dans un pays comme la France, ou en Europe en général, où le contrôle des frontières n’est pas très efficace". Il estime ainsi que "si les frontières ne sont pas sécurisées et si le citoyens ne sont pas autorisés à posséder des armes à feu, alors les attaques terroristes vont continuer".

Il voit bien Zac Efron pour jouer son rôle au cinéma

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Trois jours après l'attaque dans le Thalys, Alek Skarlatos, proche selon lui du Parti républicain aux États-Unis, a été reçu à l'Élysée pour être fait chevalier de la Légion d'honneur. "C’était une expérience très cool, j’étais très reconnaissant, je sais que c’est un honneur énorme", dit-il tout en plaisantant sur le fait qu'il était habillé en polo lors de la cérémonie : "C’est drôle, parce que plein de gens n’étaient pas contents. Mais nous n’avions même pas une chemise dans nos sacs. Les vêtements que nous portions à la cérémonie, on les a empruntés à des employés de l’ambassade".

Le militaire, sur le point d'"apprendre à être un sniper" dans l'armée américaine, se rappelle aussi que Barack Obama l'a appelé au téléphone, lorsqu'il était encore en France, juste pour lui raconter "quelques blagues ringardes".

Alek Skarlatos, qui invite les Français à "rester prudents", vient de rejoindre Sacramento, en Californie, pour retrouver ses amis d'enfance, Spencer Stone et Anthony Sadler qui l'accompagnaient dans le Thalys, pour la parade organisée dans la ville vendredi 11 septembre. Ensuite, il est possible qu'il signe un contrat afin d'adapter son histoire dans un livre ou un film : "On travaille dessus. Je ne sais pas quand ce sera officiel". Pour son jouer son rôle, il "n'espère pas Matt Damon" mais plutôt "Zac Efron". L'appel est lancé.