Une peine de 15 ans de réclusion criminelle a été requise jeudi contre Christophe Morat, l'homme jugé depuis lundi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour avoir transmis le VIH sciemment et en récidive.
L'homme de 40 ans, accusé d'avoir contaminé une femme, d'en avoir exposé cinq autres à ce risque, et qui avait déjà été définitivement condamné en 2005 pour des faits similaires à six ans d'emprisonnement, encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle du fait de l'état de récidive, avec la circonstance aggravante de la préméditation. Le verdict est attendu dans la journée.
L'avocate générale Martine Assonion a dépeint jeudi Christophe Morat comme un homme "théâtral, comédien", "charmeur, séducteur", mais qui possède "deux personnalités", le "tendre" et le personnage "abject, qui parle de manière dure".
"On sent que sous ses allures policées, c'est quelqu'un de violent, de virulent", souligne-t-elle, rappelant la froideur et le "dédain", dans ses réactions lorsque certaines de ses partenaires apprennent qu'il est séropositif et qu'il les a ainsi exposées à un risque.
Dans son réquisitoire, elle revient longuement sur les multiples aventures sexuelles de l'accusé dès sa sortie de prison, entre 2008 et 2011 . "Christophe Morat est en chasse", avance-t-elle. "Il va rapidement retrouver le même mode de fonctionnement qu'il avait avant la prison" et continuer son oeuvre destructrice.
"'Paroles, paroles', il y en a eu beaucoup dans la procédure, avec beaucoup de femmes", estime-t-elle. Elle affirme aussi que Christophe Morat "connaissait tous les modes de transmission" du VIH, alors que certaines partenaires ont raconté comment il prétendait qu'il n'y avait "pas de risques" puisque il n'éjaculait pas en elles.
J'ai pas menti... J'ai pas dit la vérité, c'est tout
Christophe Morat
"Lorsqu'il l'a dit à l'une (sa séropositivité, ndlr), il a quand même donné des informations fallacieuses", s'insurge-t-elle. "J'ai pas menti... J'ai pas dit la vérité, c'est tout", s'était défendu l'accusé mercredi, exprimant toutefois de profonds regrets.
Bras croisés, d'une vois hésitante, parfois ému, il avait ainsi déploré "ne pas avoir pris la décision par (lui)-même d'avoir mis un préservatif", tout en niant avoir menti sur les risques qu'encouraient ses partenaires, notamment à celle à qui il a finalement transmis le virus: "à aucun moment, je lui ai fait croire que je n'étais pas contaminant".
Cette femme de 43 ans avait, elle, longuement raconté comment elle était tombée sous "l'influence" de l'accusé, et "l'écoute" dont il avait fait preuve lors de leur rencontre en février 2009, alors qu'elle est en pleine séparation.
Des soupçons sur la fidélité de son partenaire l'amènent en novembre 2009 à découvrir sur internet l'ancienne condamnation par la cour d'appel de Colmar en 2005 pour avoir transmis le VIH. "Il n'a pas nié, il s'est effondré", avait-t-elle relaté mercredi. "J'ai pas eu le courage de te le dire. J'espère que tu ne vas pas me rejeter", lui aurait-il alors répondu. La perspective de fonder une famille la poussera finalement à renoncer à toute protection.
L'accusé est jugé pour "administration volontaire de substances nuisibles" à plusieurs femmes, ayant entraîné pour l'une d'entre elles, contaminée, "une mutilation ou une infirmité permanente", "avec préméditation et en état de récidive légale".
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