Seine-et-Marne : il avoue avoir tué son ex-compagne car il n'acceptait pas leur rupture

La possessivité l'a rendu fou. Jugé pour le meurtre de son ex-compagne, l'accusée a reconnu, devant sa belle-famille et ses trois enfants, au premier jour de son procès devant la Cour d'assises de Seine-et-Marne l'avoir tuée avec préméditation. Motif : "Je l'aimais et je ne voulais pas qu'elle me quitte".

"Pour la garder", ce peintre en bâtiment de 52 ans l'a menacé de mort durant des années. Le 18 septembre 2013, il est finalement passé à l'acte en lui logeant une balle dans le cou à Lagny-sur-Marne, alors qu'elle refusait de revenir vivre avec lui.

Abandonné et violent

"Ma femme et ma belle-famille, c'était tout pour moi", a expliqué d'une voix chevrotante l'accusé, la mine fermée et les épaules rentrées, abandonné à l'âge de deux ans par sa mère et qui avait choisi de rester seul en France à 17 ans alors que son père retournait vivre au Portugal, leur pays d'origine. L'expertise de personnalité a souligné un fort et récurrent sentiment d'abandon, aggravé par un important problème d'alcool.

Son apparence penaude cachait pourtant un passé empreint de violences conjugales, comme le révèlent les nombreuses plaintes déposées par son ex-concubine, qui selon ses enfants et ses amis était terrifié par ce compagnon qu'elle avait connu à 16 ans. Dès 1998, cette femme avait fait part de sa situation aux forces de l'ordre, rapportant des claques à répétitions, des jets d'objets et des menaces. En 2006, elle manifestait le désir de le quitter lorsqu'il lui "fracassait une chaise" dessus, d'après le témoignage de sa fille aînée, et il réitérait des menaces dans lesquelles il disait vouloir leur loger une balle dans la tête à chacun.

La justice a-t-elle fait son travail ?

Deux plaintes seront déposées cette année-là, puis en août 2013, lorsque l'accusé lance une scie disqueuse en direction de sa concubine, ce qui a amené une des filles de la victime à pointer la justice, "qui n'a pas fait son travail correctement" selon elle, pour éviter ce drame. La séparation avait exacerbé la possessivité malsaine du père de famille, selon ses proches. "Il avait cloué des photos de nous dans toute la maison", a raconté son fils et "harcelait" leur mère par téléphone, "la suivait dans la rue".

L'accusé, qui avait fait un an de prison pour avoir donner un coup de couteau à sa précédente compagne lorsqu'il avait découvert que celle-ci le trompait, risque la perpétuité. Le verdict devrait être rendu jeudi soir.