Salah Abdeslam arrêté : "Il est en train de balader les enquêteurs", dit un expert en contre-terrorisme

Que peut-on espérer de Salah Abdeslam pour comprendre le fonctionnement de nos ennemis et mieux les combattre ? Est-il possible qu'il parle et a-t-il vraiment des choses à nous dire. Ce sont les vrais questions qui vont désormais se poser après l'arrestation du jihadiste de 26 ans, vendredi 18 mars à Bruxelles. Il a expliqué dès le début de son interrogatoire qu'il voulait se faire exploser au Stade de France. Il aurait fait marche arrière, "prenant conscience de ses actes".

Lui a-t-on lavé le cerveau, comme l'affirme sa famille, ou fait-il des réponses attendues pour se protéger ? C'est vers la deuxième hypothèse que penche Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme. "On n'a aucune raison de penser qu'Abdeslam a reculé devant quoi que ce soit", explique-t-il. "Pendant les quatre mois qui précèdent les attentats du 13 novembre, il a joué un rôle instrumental et central dans leur préparation", note-t-il, citant le transport des infiltrés de Daesh, la location des voitures et des appartements.

Il n'existe à ce jour aucune preuve qu'il manquait un kamikaze au Stade de France

Claude Moniquet

"Il n'existe à ce jour aucune preuve qu'il manquait un kamikaze au Stade de France", insiste Claude Moniquet. "On n'a pas arrêté le cerveau des attentats de Paris, mais on a arrêté sans doute un des hommes sans lesquels les attentats de Paris n'auraient pas pu être commis", plaide-t-il.

Salah Abdeslam va-t-il coopérer avec les enquêteurs ? "On pourra en juger quand il donnera des informations précises et opérationnelles : où sont Samir Bouzid et Soufiane Kayal, deux acteurs clés manquant de la logistique du 13 novembre ? Où sont d'autres personnes qui préparent des attentats en Europe ? S'il donne des choses utilisables, à ce moment-là on pourra dire qu'il collabore", répond l'expert. "Mon sentiment est qu'il ne parlera pas et qu'il est en train de balader les enquêteurs. Mais je peux me tromper", conclut-il.