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Saint-Cyr : une enquête de commandement a été ouverte après le suicide d'un élève-officier
Des zones d'ombre subsistent après la mort d'un élève-officier au camp de La Courtine dans la Creuse en février. Sa famille ne croit pas à la thèse du suicide et le parquet de Guéret a requalifié les faits.
Le 9 février 2016, Michaël Lavocat, jeune élève-officier de l'école de Saint-Cyr était retrouvé mort dans sa chambre du camp militaire de La Courtine dans la Creuse. Son fusil FAMAS était à côté de sa dépouille. L'armée de Terre avait tout de suite évoqué la thèse d'un suicide conséquent à une déprime que le jeune homme de 22 ans affichait depuis quelques jours. Il avait apparemment indiqué autour de lui que son père était mort. "Sa hiérarchie lui avait même proposé quelques jours de congé pour assister aux funérailles, ce qu'il avait refusé", a indiqué le procureur de Guéret, Sébastien Farges.
Ce qui parait curieux dans cette histoire, c'est que le père de Michaël Lavocat n'est pas mort. Il s'est même rendu à la morgue pour identifier le corps de son fils et Daniel Lavocat conteste la thèse du suicide. Militaire de carrière également, l'homme de 62 ans a indiqué à France 3 Alsace qu'il était techniquement impossible que son fils se soit lui-même tiré dessus. La mère du jeune homme corrobore ces propos en affirmant qu'il n'avait "aucune tendance suicidaire". Cette dernière a d'ailleurs porté plainte pour connaitre les raisons exactes de la mort de son fils.
Une enquête judiciaire pour "provocation au suicide"
Le parquet de Guéret maintient pourtant que "le suicide ne fait matériellement pas de doute", selon Sébastien Farges. Le procureur a toutefois demandé une requalification des faits mercredi 9 mars. L'enquête a été réorientée vers une "provocation au suicide". "Nous n'avons aucune raison de penser que quelqu'un a délibérément poussé ce jeune homme au suicide, mais en basculant sur une enquête pénale, nous avons un cadre d'enquête plus large et plus efficace que la simple recherche des causes de la mort", a précisé le magistrat.
Jean-Yves Le Drian a aussi décidé de lancer une enquête interne de commandement pour tenter de comprendre les raisons du geste de Michaël Lavocat qui était en dernière année de l'école des officiers. Des généraux cinq étoiles, les plus hauts gradés sont chargés des investigations et ils seront chargés de faire un compte-rendu au ministre de la Défense.
