C'est une révélation qui fait mauvais genre. Depuis près de 20 ans, certains policiers de la sous-direction de la protection des personnes seraient à la tête d'une cagnotte illégale, surnommée par les agents "la motte", révèle le Parisien, ce vendredi 30 septembre. Selon les informations du quotidien, ces superflics chargés de protéger des VIP ou des délégations étrangères en visite en France sont à la tête d'un cagnotte plus que confortable, alimentée par des dons en liquide ou de cadeaux en nature donnés par les personnalités dont ils ont la charge. À la fin de chaque mission, les agents rassemblent leurs "primes" dans le coffre-fort du service avant que l'ensemble soit réparti entre eux. "Tout cela est très codifié", admet un fonctionnaire interrogé par Le Parisien.
Et à chaque fin de mois, on peut dire que la prime n'est pas négligeable. Selon différents témoins, en plus de leur salaire, les 70 policiers de la division des missions temporaires, encadrés par une dizaine d'officiers, touchent environ 400 euros de primes en moyenne par mois. "Ça peut être 200 un mois et 600 le suivant", confie un agent. Au total, la cagnotte peut atteindre donc 300.000 euros par an, provenant d'enveloppes remises par des délégations étrangères. Selon le Parisien, les délégations africaines et moyennes-orientales seraient les plus généreuses.
Mais cette "motte" n'est pas sans créer des tensions entre les policiers, menant parfois à des vols jamais élucidés et surtout jamais signalés. "Pour éviter tout problème, on laisse grossir la motte, mais seulement jusqu'à un certain point, explique un policier. À partir de 20 ou 30.000 euros, ça devient chaud et il faut redistribuer." Cette redistribution provoque la discorde autour des emplois du temps des agents, qui veulent s'assurer pouvoir travailler les jours où les "cadeaux" des clients tomberont.
Dans le service, ceux qui gèrent la motte font la loi
Un policier
Connue de tous, cette "motte" est toute de même dénoncée par certains policiers. "Dans l'histoire du service, on sait qu'il y a eu des moutons blancs, qui ont voulu dénoncer en interne cette pratique. Mais ils ont fini à l'abattoir", raconte l'un d'entre eux, retraité de la sous-direction de la protection des personnes. Un autre assure avoir voulu tout dévoiler. "On m'a déconseillé de le faire, confie-t-il. Dans le service, ceux qui gèrent la motte font la loi."
Du côté de la direction de la police nationale, l'affaire dérange. Contacté par Le Parisien, Jean-Marc Falcone, son directeur, ne confirme, ni n'infirme, l'existence de cette cagnotte illégale. Il rappelle alors l'interdiction pour les policiers de recevoir une rémunération - autre que leur salaire - pour l'accomplissement d'une mission. "Le devoir de probité est par ailleurs rappelé dans le code de déontologie de la police et de la gendarmerie nationale", insiste-t-il, avant de promettre "l'ouverture d'une enquête" si "un tel comportement (...) inadmissible" serait tenu par un policier.
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