Procès Karabatic : ce qui ressort de l'audition des compagnes des joueurs

Les handballeurs français à la barre. Le procès de Nikola Karabatic, star du handball français, et de quinze autres prévenus s'est ouvert lundi 15 juin devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour une affaire de paris autour du match Cesson-Montpellier du 12 mai 2012. Les prévenus, qui réfutent le trucage, sont poursuivis pour "escroquerie" ou "complicité d'escroquerie". Ils encourent cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende. Le procès, en présence notamment d'une centaine de journalistes accrédités, est prévu sur deux semaines.

Jennifer Priez et Géraldine Pillet, les compagnes des frères Karabatic, sont toutes les deux entendues ce mardi 16 juin, deuxième jour du procès. Les débats ont été retardés par la multiplication des tentatives de la défense de renvoyer le procès, conduisant l'audition de Jennifer Priez, pacsée à Luka Karabatic et ancienne animatrice de télévision, à démarrer à 14 heures. La jeune femme paraît nerveuse face au président du tribunal, qui lui reproche de ne pas répondre clairement à ses questions.

"J'ai perdu mon emploi à la télévision suite à cette affaire", explique-t-elle devant le tribunal. Jennifer Priez semble regretter son pari bien qu'elle tente de relativiser son importance : "Je maintiens, il n'y a pas mort d'homme. Ce n'est que la FDJ". Le ton sera monté plusieurs fois entre le procureur et la jeune femme, qui assure ne pas savoir que l'on peut parier sur internet. "Vous avez téléchargé l'application sur votre téléphone : Ne soyez pas stupide ! Ne passez pas pour une cruche devant toute une salle quand même !", s'emporte-t-il.

C'est ensuite au tour de Géraldine Pillet, qui travaille à l'hôtel Méridien de Paris, d'être entendue. Selon elle, Nikola Karabatic n'aurait pas été au courant du pari au moment où il a été réalisé. "Il s'y serait fermement opposé. Il a une éthique. Je ne lui ai pas dit", assure-t-elle. La jeune femme paraît beaucoup plus calme que sa belle-sœur. Alors que les joueurs tenaient une cagnotte pour se payer un séjour à Ibiza, Géraldine Pillet affirme qu'elle n'était pas du voyage. "Les compagnes ne sont pas acceptées, généralement", justifie-t-elle.

Les deux femmes ont en tout cas exprimé le même regret. "Si c'était à refaire, jamais je ne le referais", explique Géraldine Pillet. Des propos quasi-similaires à ceux exprimés quelques minutes plus tôt par Jennifer Priez : "C'est un pari bête et stupide. Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais".

Ce matin, c'est la Française des Jeux (FDJ), par la voix de Thierry Pujol, en charge de la gestion des risques, qui a été entendue. Ce dernier a notamment expliqué que les paris suspects ont été repérés dans 15 points de vente à Paris et Montpellier : "Nous avons vu, en très peu de temps, une prise de paris soudaine et forte sur un pari de mi-temps, ce qui est particulièrement atypique et anormal (...) Tout ça nous a conduit à prendre la décision de suspendre le pari".