La grogne des policiers ne faiblit pas. Plusieurs mois après l'agression de quatre de leurs collègues à Viry-Châtillon (Essonne), une centaine d'agents des forces de l'ordre ont manifesté le 26 janvier à Paris, dans le but d'obtenir "plus de reconnaissance". Selon eux, le projet de loi assouplissant la légitime défense des policiers, projet voté par le Sénat mercredi et qui sera examiné à partir du 7 février par l'Assemblée nationale, est un simple "enfumage" de la part du gouvernement.
Les manifestants ont défilé depuis le Champ-de-Mars jusqu'aux Invalides, derrière une banderole au slogan affiché "Citoyens désavoués, notre police se meurt". Ils répondaient à l'appel lancé par l'association Mobilisation des policiers en colère (MPC), ainsi que du Collectif autonome policier (CAP) Île-de-France. Ces deux organisations sont nées du mouvement de grogne qui a secoué la profession à l'automne dernier, après les agressions de Viry-Châtillon. "Ce projet de loi, c'est de l'enfumage, le texte sur la légitime défense est trop vague et risque de nous mettre en porte-à-faux", indique un membre du CAP, qui souhaiterait que les policiers soient "mieux protégés".
Le texte voté par le Sénat cette semaine définit un cadre commun à l'usage des armes à feu par la police et la gendarmerie, la première s'alignant sur la seconde. Or, pour le secrétaire du MPC, c'est bien insuffisant. "Le gouvernement a annoncé beaucoup de choses mais on en a toujours pas vu la couleur", regrette-t-il. Quelque 250 millions d'euros de fonds supplémentaires ont été annoncés en tout début d'année, en réponse notamment à plusieurs semaines de manifestations de la part des forces de l'ordre, une enveloppe débloquée à la suite de l'attaque au cocktail Molotov de quatre agents à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. C'était en octobre dernier. "Limiter nos revendications à la légitime défense, c'est un écueil", estime de son côté Sébastien, un enquêteur en région parisienne. Il ne "demande pas un permis de tuer" mais davantage "de reconnaissance" de la part de sa hiérarchie notamment. "On balance des rustines, mais le problème c'est que la chambre à air commence à être vieille, on est plus dans la réaction que l'anticipation", explique-t-il.
Plusieurs souhaitent voir "une volonté politique forte" afin de trouver des solutions durables, plaidant même pour une organisation "d'états généraux de la police", en présence aussi bien des forces de l'ordre que des magistrats et des citoyens.
Les policiers ne manifestaient pas uniquement dans la capitale. À Toulouse, quelque 80 membres des forces de l'ordre se sont rassemblés aux alentours de 21h30 aux pieds du Monument aux morts, dans le centre-ville, avec en banderole phare : "Au service des citoyens, pas des politiciens".
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