Deux îles balayées, des bâtiments intégralement soufflés, des services de secours impuissants. L'ouragan Irma, d'une puissance inédite, a semé le chaos à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Outre le lourd bilan humain à déplorer, qui était encore très provisoire dans les premières heures suivant le déluge, les dégâts matériels sont immenses et témoignent de la violence du phénomène. Non seulement d'innombrables logements sommaires ont été soufflés, mais des infrastructures de premier plan ont été sérieusement endommagées.
À Saint-Martin, la préfecture est en partie détruite, la caserne des pompiers est sinistrée et plusieurs toitures de la gendarmerie se sont envolées, selon des informations communiquées par le ministère de l'Intérieur. Ainsi, ce sont pas moins de quatre bâtiments qui étaient "parmi les plus solides" qui ont été détruits. De quoi compliquer la tâche des autorités et des services de secours.
De tels ravages posent la question de la résistance des constructions dans ces zones susceptibles d'être touchées par des événements climatiques aussi puissants. Avant le déchaînement des éléments, la préfète déléguée de Saint-Martin et Saint-Barthélemy pointait ces faiblesses menaçant 11.000 personnes. "Nous sommes face à une problématique majeure qu'on n'a pas connue depuis plus de vingt ans. En vingt ans, l'urbanisation a changé, il y a plus de monde. Il faut que les gens s'en aillent des zones inondables", déclarait Anne Laubies dans un entretien au quotidien local Le Pélican.
Patrick Coulombel, fondateur de l'ONG Architectes de l'urgence, s'est étonné sur Franceinfo de voir autant de dégâts sur des infrastructures officielles. "Que la préfecture et le centre de crise soient touchés, c'est un vrai problème de conception. Il y a des gens qui doivent se faire tirer les oreilles. C'est une faute professionnelle pour les gens qui sont censés gérer l'urgence au sein de l'État. (...) On est tout à fait capables de faire des bâtiments qui vont résister, en dur et à des endroits qui ne sont pas inondables. C'est ce qu'on appelle de la mitigation, c'est un métier".
Déjà en 2004, après le passage de l'ouragan Jeanne à Haïti, cet architecte assurait au Monde qu'il est possible de reconstruire des habitations populaires avec des moyens abordables. "Quand on n'a pas de moyens et très peu de matériaux, il faut construire léger et bas. Si l'aide internationale finance des programmes de reconstruction à grande échelle, on peut mettre en place des systèmes d'auto-construction qui reviennent à 2.000 euros pour une maison de 50 mètres carrés, nous l'avons fait en Indonésie par exemple". Aujourd'hui, des techniques de maçonnerie et des matériaux durs offrent une résistance face à un ouragan comme celui-ci.
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