Migrants : Donald Tusk s'alarme d'une division Est/Ouest en Europe

Près de 26 ans après la chute du mur de Berlin, la déclaration ravive de vieux démons de l'Europe. Le président du Conseil européen a mis en garde jeudi 3 septembre contre une "division entre l'Est et l'Ouest de l'Union européenne" sur l'accueil des réfugiés, juste avant de recevoir à Bruxelles le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays est devenu une plaque tournante pour les migrants.

Tusk plaide pour une répartition entre les États

"Pardonnez-moi pour la simplification, mais il y a comme une division entre l'Est et l'Ouest de l'Union européenne", a estimé Donald Tusk à l'occasion d'un discours devant les ambassadeurs de l'UE. "Certains Etats membres ne pensent qu'à endiguer la vague de migrants, ce qui est symbolisé par la clôture controversée en Hongrie, tandis que d'autres veulent plus de solidarité en défendant (...) ce qu'on appelle les quotas obligatoires" de répartition de réfugiés entre les 28 pays de l'Union, a expliqué le président du Conseil. "C'est un défi clé que de trouver un dénominateur commun, mais ambitieux", a-t-il plaidé, alors que l'Allemagne n'a pas mâché ses mots contre certains pays d'Europe de l'Est qui refusent d'accueillir des réfugiés par le biais de ce système.

Plus tard dans la matinée, Donald Tusk a appelé à la répartition d'au moins 100.000 réfugiés au sein de l'UE. "J'appelle tous les dirigeants de l'UE à faire preuve de solidarité avec les Etats membres qui font face à une vague migratoire sans précédent", a t-il déclaré, demandant "une répartition équitable d'au moins 100.000 réfugiés" alors que les 28 pays de l'Union ont jusqu'ici résisté à un système de redistribution des demandeurs d'asile proposé par Bruxelles, n'offrant que 32.256 places, contre les 40.000 demandées.

M. Orban sera également reçu jeudi à Bruxelles par le président du Parlement européen Martin Schulz et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. A Budapest, la principale gare de la capitale hongroise, d'où des centaines de migrants avaient été évacués mardi, a rouvert ses portes jeudi matin, mais les liaisons pour l'Europe occidentale restaient suspendues. La Hongrie est devenue une plaque tournante pour les migrants, dont 50.000 ont afflué dans le pays pour le seul mois d'août, dans l'espoir de poursuivre leur périple vers l'Allemagne et d'autres pays d'Europe occidentale.