Manifestation de Pegida à Calais : pourquoi le général Piquemal est-il confronté à la justice ?

Le 6 février, il tenait, selon le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, "le rôle principal" dans un rassemblement anti-migrants qui réunissait plus de 150 personnes à Calais. L'attroupement était interdit par la préfecture et Christian Piquemal, ancien commandant de la Légion étrangère, a été arrêté. Il est depuis poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s’est pas dissous après sommation".

Le procès du général, âgé de 75 ans, devait se tenir début février mais a été reporté à ce jeudi 12 mai en raison de son état de santé. Il risque jusqu'à un an de prison ferme. Le 8 février, date initiale de sa comparution, Christian Piquemal affirmait sur RTL "regretter" de s’être rendu à ce rassemblement, organisé et suivi par des groupes d'extrême droite. 

De nombreuses accointances avec l'extrême droite

L'instigateur de ce regroupement du 4 février n'était autre que la branche française du mouvement extrémiste allemand Pegida, dont le général Piquemal s'est par la suite totalement désolidarisé. Ce dernier affirme n'avoir "aucun lien" avec ce groupe et prétend qu'il se rendait à Calais pour "voir s’il n’y avait pas des solutions pérennes à mettre en place" pour les migrants installés dans la Jungle de Calais.

Âgé de 75 ans, Christian Piquemal est un jeune retraité. Avant de présider l’Union nationale des parachutistes (UNP) jusqu’en 2014, il a été membre du cabinet militaire sous Michel Rocard, Edith Cresson ou encore Pierre Bérégovoy. Ce général, par ailleurs officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite et commandeur de l’Ordre de Malte, a dirigé la Légion étrangère entre 1994 et 1999.En février, le militaire de carrière s'affichait avec un t-shirt estampillé "Babtou solide certifié", une marque créée par un jeune membre du GUD, en vogue dans les mouvances d'extrême droite.

Dès le mois de février, de nombreuses associations hostiles aux migrants, à l'instar de "Sauvons Calais" ou "Solidarité pour tous" ont témoigné leur soutien après son arrestation. Christian Piquemal, s'il n'affirme pas ouvertement partager les idées du Front national, est le président du cercle des "Citoyens-Patriotes", mouvance dont les revendications dépeignent une philosophie patriotique radicale.