Champion du monde avec l'équipe de france de football en 1998, Lilian Thuram est aujourd'hui président de la fondation "Lilian Thuram, éducation contre le racisme". Il écume les écoles françaises pour aller à la rencontre des jeunes, et il a pu s'apercevoir du climat qui règne dans les cours de récréation après les attentats.
L'ancien défenseur constate qu'il y a de nombreux jeunes qui ne sont pas "Charlie", mais reste optimiste pour l'avenir. "L''important est de recueillir la parole des enfants pour savoir pourquoi ils ne sont pas Charlie, explique-t-il. Certains n'acceptent pas les caricatures, mais je crois que, très rapidement ils ont pu changer d'avis quand je leur ai expliqué plus précisément."
Certains jeunes ne se sentent pas Français
Lilian Thuram
"Quand je demande aux enfants 'est-ce que vous cautionnez ces actes ?', ils répondent 'non', rapporte-t-il. C'est une évidence pour eux, mais il y a une suspicion. Il ne faut pas oublier qu'ils sont jeunes, la réflexion n'est pas forcément très profonde."
Luttant pour l'intégration, il estime qu'il faut que toutes les voix soient entendues pour qu'il y ait une chance d'"unité nationale". "Je crois que pour projeter notre avenir en commun, il faut que ces jeunes se sentent Français. Et certains ne se sentent pas Français. Il ne faut pas juger les enfants, mais au contraire il faut leur donner les moyens de s'expliquer."
Il y a des médias, des politiques, qui tiennent un discours stigmatisant
Lilian Thuram
Pour faire progresser le vivre-ensemble, il concède qu'il y a encore du travail, notamment pour les élus. "Je pense que le vrai travail est déjà de reconnaître ces jeunes, avance-t-il. La pire des choses quand on vit dans un groupe est qu'on n'ait pas le droit de parole et de se sentir mal aimé, stigmatisé. Il faut dire à ces jeunes qu'on les reconnaît comme des Français de religion musulmane, mais pas "musulmans de France" ou "juifs de France".
Najat Vallaud-Belkacem proposait de chanter la Marseillaise à l'école et de se lever quand des adultes entrent en classe, il ne se montre pas défavorable à ces mesures. "Il y a des règles de courtoisie à appliquer", approuve-t-il.
Il n'oublie pas également de rappeler le rôle d'exemple des adultes. "Je pense que tout cela ne concerne pas que les jeunes. Il y a des politiques, des médias qui tiennent un discours stigmatisant. Il ne faut également pas sous-estimer le rôle des parents dans l'école."
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