C'est une révolution qui pourrait bien ravir les 30 millions de Français qui portent des lunettes. Si les progrès en matière de chirurgie ou de techniques ophtalmologiques ont considérablement augmenté, le nombre de Français ayant des problèmes de vue sont de plus en plus important.
Aujourd'hui, 40% des 12-54 ans souffrent de myopie et 30% des Français sont presbytes et obligés de porter des lunettes afin de corriger leur vue.
Mais ce constat pourrait bien changer. Dans son édition du mercredi 20 mai, Le Parisien fait état de deux avancées révolutionnaires pour la médecine des yeux. Des lentilles de nuit, l'orthokérapie, mais aussi une application, GlassesOff, imaginée par des chercheurs en neurosciences.
Adieu les lunettes et les lentilles de jour. En plus de la chirurgie, une nouvelle invention pourrait permettre aux myopes de se débarrasser de leur correction durant la journée grâce à des lentilles de nuit : l'orthokératologie. Ce procédé qui existe depuis les années 1960, déjà répandu en Asie et aux États-Unis, est arrivé en France dans les années 2000 mais ne représente qu'entre 1 et 2% des prescriptions de lentilles, révèle le quotidien qui annonce qu'il faudra débourser 400 euros en moyenne chaque année. Soit un montant bien inférieur au coût de la chirurgie et équivalent à celui des lentilles classiques.
Le principe ? Porter des lentilles minimum six heures le soir pour une vision nette le lendemain. Le port de ces lentilles modifie en effet la courbe de la cornée qui influence la vue de chacun. Si cela semble efficace sur la myopie, et même l'astigmatisme, elle démarre doucement pour l'hypermétropie. "Nous sentons les médecins de plus en plus intéressés. On sentait un frein culturel sur le fait de faire porter des lentilles la nuit mais c'est en train de changer avec toutes les études qui prouvent ses bienfaits", a notamment réagi le laboratoire Menicon, spécialisé dans les lentilles rigides perméables.
Mais les 40% de myopes ne sont pas les seuls à pouvoir espérer se débarrasser de leur correction, les presbytes aussi. Et ce, grâce à un programme d'entraînement cérébral développé dans l'application GlassesOff. Une technique possible grâce à la plasticité du cerveau, qui peut compenser certains handicaps. "L'image arrive toujours floue derrière la rétine mais on travaille sur l'interprétation qu'en fait notre cerveau", a détaillé Nimrod Madar, PDG de GlassesOff.
L'application propose pour cela de nombreux exercices à réaliser trois fois par semaine dans les premiers temps avant d'effectuer une séance de 15 minutes hebdomadaire après deux mois. Le tout pour un montant de 8,99€ par mois ou 54,99€ à l'année. L'application est disponible sur iOS mais aussi sur Android.
Et si Catherine Albou-Ganem, membre de la Société française d'ophtalmologie, reste prudente sur le terme de "révolution" en attendant les premières enquêtes médicales, elle est catégorique sur un point : "Dans cinquante ans, c'est sûr, on ne portera plus de lunettes ni de lentilles... Sauf peut-être les enfants".
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