L'édito de Jacques Pradel
A la Une de l’Heure du Crime, les portraits glaçants de ceux que votre invité appelle les "Maîtres de la Terreur", des assassins souvent ordinaires, qui utilisent le crime comme instrument de leur pouvoir…
Sur l’échelle du mal, il est difficile de faire le tri entre ceux qui tuent une poignée de leurs contemporains pour accéder au sommet de l’Etat, et ceux qui massacrent parfois des populations entières sans aucun état d’âme.
Malheureusement, les exemples ne manquent pas! De tous temps et sur tous les continents, les victimes se comptent par millions.
Ivan le terrible et Agrippine tuaient de leurs mains leurs propres enfants. Khadafi faisait retransmettre à la télévision les exécutions de ses opposants. Idi Amin Dada donnait à manger aux crocodiles ceux qui lui barraient le chemin. Pol Pot a envoyé dans des camps de la mort 20.000 personnes dont 7 seulement ont survécu.
Et que dire des industriels du crime, comme Heinrich Himmler, l’organisateur en chef de la "solution finale" ou Joseph Kony, leader illuminé de l’armée de résistance du seigneur, qui sème encore la terreur dans plusieurs pays d’Afrique avec les enfants soldats qu’il enrôle de force !
Avec Patrick Pesnot, nous entrons aujourd’hui dans le terrible musée du Crime d’Etat !
Le 26 janvier 1971, le président ougandais Milton Oboté est renversé par un coup d'Etat mené par un sergent de l'armée, Idi Amin Dada. Commence en Ouganda une période de terreur qui durera huit ans.
Les exactions commises par le dictateur sont à leur paroxysme en 1972, Amin Dada exécute les opposants au régime et les militaires accusés de trahison. En 1975, il s'autoproclame Maréchal et président à vie.
Mais en 1976, les actions du président ougandais prennent une ampleur internationale lorsque le vol Air France 139, venant de Tel Aviv, est détourné par quatre terroristes palestiniens. L'avion se pose à l'aéroport international d'Entebbe, en Ouganda : le gouvernement d'Amin Dada est alors soupçonné d'apporter son soutien aux terroristes. Quand un raid israélien est lancé pour libérer les passagers retenus en otage, Amin Dada accuse Israël d'entrée illégal sur son territoire et par conséquent de violation du droit international. En guise de représailles, il fait exécuter Dora Bloch, une passagère de l'avion amenée dans un hôpital avant l'assaut.
Après 1976, les crimes continuent : Amin Dada se lance dans une chasse paranoïaque contre les chrétiens d'Ouganda, qu'il accuse de fomenter un complot contre lui. Nombre d'entre eux fuient vers le Kenya voisin, où ils livrent de stupéfiants témoignages sur le sort des prisonniers et la cruauté du dictateur.
Mais à partir de 1979, Amin Dada est affaibli par une économie en déclin. Les rebelles ougandais, aidé des forces tanzaniennes, envahissent le pays progressivement, jusqu'à la prise de Kampala, le 11 avril 1979. Amin Dada est contraint de fuir la capitale.
Son régime aura fait entre 100 000 et 500 000 victimes.
Les portraits sans concession de vingt-quatre personnages célèbres qui ont fait du meurtre de masse un instrument de pouvoir.
Caligula obligeait les épouses des sénateurs romains à se prostituer. L'empereur chinois Qin Shi Huang fit exécuter en une fois 460 intellectuels et brûler tous les livres de son empire. Simon de Montfort ordonna qu'on crève les yeux de tous les défenseurs d'une ville dont il venait de faire le siège. Le sultan Abdülhamid II organisa le massacre de plus de 200 000 Arméniens et l'enlèvement de 100 000 femmes pour ses harems.
Kadhafi faisait retransmettre à la télévision les exécutions publiques de ses opposants. Des 20 000 personnes que Pol Pot a internées dans la prison S-21, sept seulement ont survécu.
Ce ne sont là que quelques détails des crimes commis par les hommes hors norme réunis dans ce livre. Cependant, le catalogue de la terreur universelle dressé par Patrick Pesnot n'est pas seulement hallucinant. Il permet de s'interroger sur l'exercice du pouvoir : jusqu'à quel point le Mal a-t-il été dans l'histoire un outil de gouvernement ? Et cet outil a-t-il jamais été efficace ? Mais aussi : n'y a-t-il pas une part de légende dans la recension des faits du fait, parfois, de l'accusé lui-même ? Faut-il attribuer de telles dérives à la maladie - la tyrannie d'Ivan le Terrible serait ainsi un symptôme de la syphilis ?
Un livre inventaire qui ne néglige pas l'anecdote sanglante, mais la dépasse pour permettre au lecteur d'aborder le territoire de la réflexion.
Patrick Pesnot, journaliste. Auteur du livre Les maîtres de la terreur (Editions Presses de la Cité / parait demain 12 mai).
Vous pouvez à tout moment soumettre une affaire à Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations nécessaires à l'équipe de l'émission pour programmer, peut-être prochainement, ce fait-divers dans L'Heure du Crime.
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