Comment assurer la sécurité dans les gares et les trains ? La tentative d'attentat dans le Thalys a relancé le débat et après le 13 novembre, Ségolène Royal, la ministre des Transports, avait réclamé l'installation de portiques de sécurité sur les quais des gares. Aujourd'hui, il apparaît que cette mesure n'est pas la solution et la SNCF pourrait abandonner le projet.
Pour François Bonhomme, sénateur Les Républicains du Tarn-et-Garonne et co-auteur du rapport sur la sécurité des réseaux terrestres face à la menace terroriste, ce n'est pas étonnant. "Il faut bien comprendre que le transport ferroviaire est le moyen de transport le plus vulnérable par nature (...) De ce fait, l'expérimentation des portiques montre ses limites. D'abord parce que ça n'est pas symétrique, c'est-à-dire que la Belgique comme l'Allemagne n'ont pas les mêmes mesures. Donc aujourd'hui ce qui s'est passé dans le Thalys peut se reproduire puisque je rappelle que le terroriste est monté à Bruxelles." Autre problème, les portiques ne feraient que "déplacer le risque" en créant une file d'attente dense, à laquelle un terroriste peut se mêler lors d'un attentant-suicide. C'est ce qui s'était passé lors de l'attentat à la gare de Volgograd, en Russie, en 2013.
La demande de Ségolène Royal d'instaurer ces portiques, y compris dans toutes les gares TGV, laisse donc François Bonhomme perplexe : "Il faut prendre les propos de Ségolène Royal comme ils sont, c'est-à-dire des propos qui ont été tenus - d'abord un peu de manière cavalière et désinvolte - cinq jours après les attentats du 13 novembre parce que ça répondait à une demande pressante, sans doute, des administrés." Mais comme il le rappelle, 230 gares en France accueillent un trafic à grande vitesse. "Et quelques jours après elle annonçait même la généralisation aux gares des trains d'équilibre du territoire et là on tombe à 3.000 gares en France."
Pour autant, le sénateur reconnaît que la faiblesse du mode de transport ferroviaire face à la menace terroriste fait qu'il est difficile de trouver une réponse pour réduire les risques : "Il n'y a pas une réponse, il y a une combinaison de réponses", prévient-il. "L'une des pistes à creuser c'est vraiment de procéder à des contrôles aléatoires. Ça s'est traduit il y a quelques jours par le vote d'une proposition de loi qui a été adoptée et dont les décrets d'application viennent d'être pris par le ministère de l'Intérieur." Désormais quelques-uns des 2.800 agents de sécurité SNCF pourront se déplacer en civil pour effectuer des contrôles. À côté de cette surveillance humaine, des caméras "comportementales" doivent être installées pour permettre de repérer les individus aux agissements suspects.
Dans tous les cas, contrôler tous les usagers des gares restent utopique : "C'est à l'évidence infaisable", admet François Bonhomme, "parce que ça nécessiterait des moyens qu'on est incapable de fournir aujourd'hui." Comme il le rappelle 18 gares sont ouvertes au trafic international, mais l'expérimentation de portiques actuelle ne touche que deux quais et cela coûte déjà 2,5 millions d'euros par quai et par an. "Et on ne parle pas des trains de banlieue ! Je rappelle qu'à la gare d'Atocha, en 2004, en Espagne, ça s'est produit sur un train de banlieue".
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